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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Shrek 4, il était une fin (Shrek Forever After)
USA / 2009
30.06.2010
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LA QUATRIEME DIMENSION MANQUE DE RELIEF
« - Nourris-moi... si t’es cap! »
Un quatrième volet? Again? Cela était-il vraiment nécessaire? Sans doute, car il aurait été fort fort dommage de finir l’aventure Shrek avec le goût aussi amer que celui laissé en bouche par l’épisode 3. Le quatrième et dernier volume de la saga de l’ogre vert, enfin du "géant vert en pantoufle", renoue un peu avec l’humour et la fantaisie qui avait fait le succès des deux premiers même si, étant le quatrième, il a quelque peu perdu de son esprit innovant et de son effet de surprise.
Cet ultime opus se concentre essentiellement sur les personnages récurrents (Shrek et sa petite famille ainsi que Potté et l’Âne) mais réussit à renouveler son univers notamment avec l’arrivée d’un nouveau nabot maléfique complexé et assoiffé de pouvoir, Tracassin, clône lointain du Lord Farquaad. Les scénaristes, afin de ne pas tomber dans le piège de la répétition, ont pris le parti de créer un nouveau Far Far Away (Fort Fort lointain) dans lequel, après un tour de passe-passe de Tracassin, Shrek n’aurait pas existé et n’aurait donc ni sauvé Fiona, ni rencontré ses deux fidèles compagnons. Ce pacte Faustien donne lieu à un rebondissement plutôt malin donnant lieu à certaines situations des plus cocasses.
Mais finalement, Shrek et Fiona ne semblent pas si présents à l’écran et le film trouve, comme souvent, sa force dans les personnages secondaires. Tracassin, qui change de perruque comme d’humeur, est le mal incarné, aidé par son armée de sorcières volantes, qui donnent des séquences tournoyantes à la Harry Potter. Despote tyrannique ridiculement petit, il est la personnification idéale du Mal des contes de fée. Absolument méchante, son oie géante qui lui sert de fidèle destrier est une belle idée pour accompagner notre grand méchant de l’histoire. L’armée d’ogres, Gastro en tête, n’est pas non plus en reste quand il s’agit de jouer la carte de l’humour. Et puis bien sûr, c’est avec grand plaisir que l’on retrouve l’Âne toujours en chansons et Potté qui s’est, pour l’occasion, transformé en Chat Potelé. Ce dernier nous fait toujours autant rire même avec tous ses kilos supplémentaires et réussit encore et encore à nous émouvoir en se dilatant les pupilles ; un classique désormais. Bref, la belle brochette de personnages secondaires donne de l'oxygène à une histoire qui manque d'originalité et de subversion.
Car en effet, on pourra regretter que Shrek soit devenu quelque peu trop politiquement correct et ait troqué son insolence contre une morale parfois trop pesante. Loin de la satire des contes de fée (hormis le joueur à la flûte de Pan, cet opus n'apporte rien de neuf), en abusant des jeux de mots de type Almanach Vermot, cet opéra-bouffe, avec ses Walkyries et sa parodie de Mr & Mrs Smith (on s'aime mieux dans le combat), le dessin animé ne cherche pas à transcender le genre comme il l'avait fait à sa création.
En effet, face à une crise existentielle de notre ogre vert, sa routine étouffante, la réponse ressortant de sa dernière aventure est que la vie est belle telle quelle, avec femme, enfants et amis. Soit beauf et tais-toi. Cette morale a l’intérêt de clore définitivement une saga qui aurait cependant appelé à une fin un peu moins convenue.
Quant à l’animation, les studios Dreamworks ont toujours une certaine adresse dans l’image de synthèse donnant admirablement vie et corps aux personnages et à leurs expressions. Toutefois, pour un film dont la 3D était prévue dès le début de la réalisation, on ne comprend pas vraiment l’atout de cette technique pour ce dernier opus, si ce n’est un intérêt financier. La mise en scène n'exploite jamais le relief.
Dreamworks et son ogre tirent donc leur révérence après neuf ans de bons et loyaux services. C’est un parcours qui se termine et dans un sens, tant mieux. Car le concept tend tout de même vers l’essouflement et il est préférable de savoir s’arrêter à temps. Shrek ne reprendra donc plus la route du grand écran mais Dreamworks veut mettre en vedette le Chat Poté. morgane
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