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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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© Universal Pictures Int.
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Repo Men (Repo Men)
USA / 2010
14.07.2010
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BOURREAUX DES COEURS
"Hé ! Comment ça passe avec ton pancréas ?
- J’ai envoyé l’argent ce matin.
- T’as plutôt intérêt. 48h et ton organe est à moi. Et ralentis mec, ou tu vas aussi avoir besoin d’un nouveau cœur…
Le poids des références finit par peser lourd dans les contrées du film du genre. On attend toujours le nouveau Matrix, la perle qui parviendra à renouveler les canons de l’action et de l’anticipation pour marquer une génération comme a su si bien le faire en son temps Blade Runner. Mais les images dont on nous abreuve semblent pourtant toujours les mêmes, malgré les évolutions technologiques, le chef d’œuvre de Ridley Scott sera d’ailleurs honteusement cité ici (encore) au détour de certains plans, comme un repère incontournable mais un brin usé.
Il ne faut donc pas grand-chose pour confondre Repo Men avec Minority Report ou plus récemment le très passable Surrogates. Et pourtant la direction artistique standardisée de cette production a été soignée et est du coup parfaitement crédible. Mieux le fond de l’histoire est même plutôt malin (projection des dérives ultra libérales du secteur de la santé), même si la narration s’accommode plus volontiers des séquences de castagne que des plages plus intimistes qui parviennent, elles, à plomber le film. Mais que dire du final ridicule à la prétention déplacée, qui ressemble plus à un plagiat honteux d’un certain classique de Terry Gilliam qu’à une idée lumineuse et inespérée? Il y a des films qui ne devraient pas exister, pour éviter de complexer les jeunes cinéastes. Pas évident que ces derniers parviennent pour autant à accomplir la besogne de façon satisfaisante pour pouvoir prétendre à la postérité. Miguel Sapochnik loin du génie, se contente visiblement de suivre ce qui est écrit dans le script sans se poser plus de questions. On est en droit de lui en demander plus.
Pour la forme il restera à saluer le casting qui remplit sa mission avec un souci de professionnalisme qui ne ternira pas sa réputation (Forest Whitaker toujours adorable en bad ass). Le gros challenge étant relevé par Jude Law qui se profile ici en pure star d’action movie (encore plus que dans Sherlock Holmes donc). Pas évident d’entrée de jeu avec un physique de gravure de mode propre à vous faire acheter un parfum Dior ou des fringues Dunhill. Mais son envie frappante de se démener et quelques bonnes séances de muscu lui accordent sans trop de complaisance une crédibilité raisonnable. Le talent de l’acteur permettra en bonus d’épaissir le personnage tout en nuançant ses répliques par la grâce d’un humour pince sans rire forcément english et de bon ton. Pari gagné, on ne pourra pas en dire autant de la néerlandaise Carice van Houten particulièrement maltraitée (au montage ?)
Inégal donc, bourré de récurrences, de maladresses, de pistes mal exploitées, Repo Men sait malgré tout réjouir par intermittences les aficionados futuristes. Mais nous ne sommes clairement pas avec ce jeune réalisateur en présence du nouveau David Fincher…
Petsss
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