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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Yo, También
Espagne / 2009
21.07.2010
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MA PLUS BELLE HISTOIRE D'AMOUR
Lorsqu'on sort de la salle de projection après avoir vu Yo También, on a le sourire aux lèvres. Et pourtant, il se s’agit pas d’une comédie. Au contraire, plus d'une fois, nos yeux s'embuent un peu. Mais l'émotion qui se dégage du film dans son ensemble est rafraîchissante. Sans doute parce que les réalisateurs Alvaro Pastor et Antonio Naharro, sans en faire des tonnes, distillent de l'amour à tous les niveaux.
Cette histoire d'amitié amoureuse entre une jeune femme vive, délurée mais handicapée de l'amour, et un trisomique aux capacités intellectuelles développées malgré sa maladie, est porté par un duo d'acteurs formidables : Lola Duenas (vue notamment dans Mar Adentro de Alejandro Amenabar et dans les films de Pedro Almodovar, Volver, Etreintes brisées) et Pablo Pineda, novice en matière de cinéma mais habitué des médias. Leur histoire amicale/amoureuse, faite de sentiments sincères et de détachement face au regard des autres, est tout simplement belle. Les deux personnages se complètent : Daniel permet à Laura de s'ouvrir et de laisser parler ses émotions, Laura canalise Daniel.
Yo, también permet également de mettre en lumière plusieurs aspects du handicap, d'autant plus que Daniel est un trisomique différent des autres, ayant plus de capacités intellectuelles - il est l'alter ego fictionnel de Pablo Pineda, diplômé en psychopédagogie. Les difficultés à trouver une place sentimentalement et professionnellement, le regard des autres, le droit à avoir une vie amoureuse normale (avec l'histoire secondaire de Luisa et Pedro, deux trisomiques éperdument amoureux l'un de l'autre, qui vont découvrir l'amour et la sexualité, petit à petit).
Le tout est rythmé par des musiques pop et flamenco, avec comme thème principal, celui du groupe espagnol La Casa Azul : frais et entraînant, à l'image du film. Musique et danse ont d’ailleurs un rôle essentiel ici. En effet, le film met en scène la Compagnie de danse Danza Mobile, fondée à Séville en 1996 et composée de danseurs ainsi que de personnes aux capacités intellectuelles limitées. Elément clé du film, elle met tout le monde au même plan. Chacun a le droit de monter sur scène, chacun a quelque chose à dire.
C'est simple : Yo, También est un hymne à la vie et à la différence, un film sentimental au sens noble du terme, qui ne tombe jamais dans le mélo ou dans le misérabilisme. Bref, qui ne souffre d'aucun handicap pour vous séduire.
anne-laure
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