Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Le voyage extraordinaire de Samy


France / 2010

11.04.2010
 



THE TURTLES HAPPY TOGETHER





«- Par la carapace de ma grande tante, c’est pas croyable. »

Premier film d’animation français en 3D, Le voyage extraordinaire de Samy est plutôt réussit dans sa forme et moins convaincant dans le fond. Comparé au Monde de Némo, c’est un peu comme si le champion de France n’arrivait pas à se qualifier pour une finale olympique. Il ya le style, mais pas l’efficacité.

Certes, Samy est une tortue attachante, sympathique. Le bon copain, bien sage, un peu audacieux, "romantiquement" amoureux. Si sa (longue) vie est ponctuée de mésaventures et de risques, lui semble lisse face à l’adversité. Un gars normal, un gendre idéal. Fidèle, sans heurts et sans reproches.

Justement, en n’approfondissant peu ses émotions et ses traumas, il laisse transparaître une sorte de banalité, malgré les exploits qui le poussent à aller au delà de ses capacités. Trop prudent, pas téméraire, ce n’est pas Némo, mais ce n’est pas niais non plus. Juste trop normé. Il manque une quête. L’impression que le scénario est ponctué d’épisodes (Samy rencontre son bon copain, Samy en Amazonie, Samy chez les Hippies, …) et n’a pas de fil conducteur réellement solide pour construire une narration à tiroirs affaiblit l’ensemble, comme dans le précédent film de Ben Stassen, Fly me to the Moon. Ça n’est pas renforcé par une voix off qui nous laisse à distance.
Les personnages secondaires, un peu trop caricaturaux, n’apportent pas la dérision souhaitée, ou le second degré attendu. Véritable catalogue du monde marin, les répétitions révèlent un manque d’inspiration.

Pourtant, le voyage n’est pas désagréable grâce à certains personnages assez typés, hélas anecdotiques, quelques clins d’œil (Happy feet), et la multiplication des dangers.

L’animation n’est pas simplement plaisante et techniquement à la hauteur du grand écran (les humains sont cependant ratés), elle profite, pour une fois, de certains effets 3D plutôt jolis. La musique pop (Mika, Olivia Ruiz, The Mama’s and the Papa’s, VV Brown) donne du piment à ce script qui égraine les poncifs du moment sur l’écologie, la pollution, la pêche intensive (six mois après Océans).

La morale est simple : un pote, une femme, et ça suffit à remplir une vie de tortue. Pour les moins de 6 ans, c’est un divertissement recommandable. D’autant que ça ne dure que 85 minutes. Et pas 176 ans comme certaines tortues.
 
vincy

 
 
 
 

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