Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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L'apprenti sorcier (The Sorcerer's Apprentice)


USA / 2010

11.08.2010
 



Y A DES COUPS DE BAGUETTES QUI SE PERDENT





Doit-on encore écrire des critiques pour des films tels que L’apprenti sorcier de Jon Turteltaub ? Doit-on encore prendre la peine de sortir son clavier pour vous dire de passer votre chemin, de lâcher votre paquet de pop-corn pour vous révolter ou faire preuve d’une once de clairvoyance. Ne pas aller voir ce film, c’est refuser d’être considéré comme un spectateur aliéné par la rogue dure du marketing. C’est refuser de se considérer comme un mouton de panurges qui mange bien gentiment ce qu’on lui sert déjà sur tous les écrans.

Et l’excuse de la période estivale ne fonctionne pas. Le repos des neurones n’a plus de saison. L’été est l’époque des blockbusters pour ados évacuant leurs hormones d’une manière ou d’une autre quand Halloween est celle des films d’horreur pour ados boutonneux et que Noël ressert la même vieille soupe depuis la mort de Walt Disney. Tient, ça tombe bien, le film est estampillé Disney. Ils ont été pillés un court métrage animé, L’apprenti sorcier dans Fantasia, avec Mickey, pour en faire un ersatz d’Harry Potter. La mauvaise foi incarnée. Ce manichéisme faux-cul, cet amour de papier mâché, ces effets spéciaux datés, ces scènes d’action copiées et ce scénario élimé par son 100 000ème usage. Tout cela est insupportable. La coupe de cheveux ridicule de Nicolas Cage est insupportable, tout comme ces innombrables gestes « magiques » de la main (à croire qu’il joue comme un possédé). Le jeu du jeune héros est trop exagéré, jamais dans le bon tempo. Il parvient un instant durant à s’attirer notre sympathie par sa franchise, mais le moment d’après, il gâche tout par ses mimiques de sitcom. Non vraiment les séquences « potables » se comptent sur les doigts d’une main.

Même si l’on peut saluer, par exemple, le travail réalisé au niveau des décors et des costumes, le film ne reflète rien d’autre qu’une production sans saveur apportée sur un plateau plus toc que d’argent.

Alors résistons à ces images prémachées, ces histoires industrialisées, ces personnages sans consistance, ces morales prévisibles et judéo-chrétiennes. Stop au ridicule. On aurait aimé sauver quelque chose s’il y avait eu la trace d’une inventivité quelconque. Or, L’apprenti sorcier, très nul en magie, ne nous montre que du plagiat visuel, de la bassesse créative, du mou de veau verdâtre balancé dans les airs en guise de Graal, du produit commercial emballé sous vide. Il est aussi laid qu’il n’a pas de goût. L'illusion aurait été de croire qu'un film de Jon Turteltaub soit autre chose qu'une daube.
 
benjamin

 
 
 
 

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