Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Expendables, Unité Spéciale (The Expendables)


USA / 2010

18.08.2010
 



PAS TROP VIEUX POUR CES CONNERIES





«- Qu’est-ce qui vous est arrivé ?
- Je viens de me faire botter le cul.
»

Chroniquer The Expendables, "actioner" plutôt efficace en forme d’hommage aux productions des années 80, revient, quoi qu'on fasse, à parler de l’éternel come-back d’un acteur devenu avec Rocky (1976) une star mondiale. Doté d’un casting de dingue, le nouveau Stallone est une farce estampillée série B, un caprice assumé, un plaisir coupable, une petite récréation récréative en souvenir d’un genre qui aura sacré Sylvester Stallone icône indéboulonnable du cinéma d’action. Mais contrairement à beaucoup de ses petits copains, Stallone ne connut jamais, à l’instar de son pote Schwarzenegger, les joies du direct-to-vidéo, pratique courante et rentable pour ce type de productions. Après les réussites critiques et publiques de Rocky Balboa (2006) et John Rambo (2008), l’acteur-réalisateur aurait pu suivre, à 64 ans, une trajectoire différente en ayant, enfin, bouclé la boucle avec lui-même via ces deux personnages mythiques.

Mais alors pourquoi réaliser The Expendables ? Sans doute pour épancher la soif nostalgique d’un certain public en manque d’adrénaline. Dans cette optique, n’ayez aucune crainte, The Expendables répond haut la main à son cahier des charges en s’aventurant sur un terrain connu. Tout y est, comme si le monde n’avait pas changé en vingt ans. Ça astique, bastonne, flingue, égorge, plastique et démembre dans tous les sens. Y a pas à dire, cette équipe de mercenaires, dirigée tambour battant par un Stallone en super forme, nous en met plein la gueule. La recette est simple, vue dix-mille fois et consiste à faire intervenir une unité d’élite hétéroclite là où le droit d’ingérence est proscrit. S’ensuit quelques stéréotypes propres au film d’action avec sa dictature, son dictateur, son ancien agent de la CIA forcément amoral, sa belle jeune femme ténébreuse, ses tronches pas possibles, ses combats à mains nus ou au couteau et, cela va s’en dire, ses explosions. Ne pas oublier les muscles saillants, le sang qui gicle (merci les CGI), les centaines de morts, quelques bonnes vannes lancées en pleine action et, contrepoint indispensable, la plage philosophique de comptoir servi par un Mickey Rourke impeccable. Dernier ingrédient à rajouter : son panel de stars aussi bien actuelles (Jason Statham, Jet Li) que sur le retour (Dolph Lungren, Eric Roberts).

Dire du film qu’il flirte avec la caricature serait tautologique puisque l’on n’écrit pas un long-métrage comme The Expendables en dehors de cette appréciation scénaristique. Même balisé, sans surprise ni ambition, un action-movie ne doit pas faire dans la dentelle quitte à enfoncer des portes ouvertes. De toute façon il n’y a aucun risque à dire que ce type de film est con en soi, que le genre repose sur un canevas narratif grossier servant de prétexte au défouloir visuel attendu. Bien que Stallone frappe vite et fort du début (très bonne scène d’ouverture) à la fin (bouquet final par contre décevant), il manque au film un je ne sais quoi de délire, de jouissance visuelle, de réelles prises de risque. Nous notons, néanmoins, une certaine application dans la mise en scène avec une préférence pour les personnages de Statham et Stallone, comme pour assurer un lien de filiation entre passé et présent. Si les autres personnages sont parfois délaissés (on pense surtout à un Jet Li particulièrement sous exploité), The Expendables ne sort jamais des clous du spectacle annoncé, la somme des scènes étant supérieure à l’intégralité du long-métrage. C’est carré et sans fioritures.

The Expendables souffrirait donc de sa trop grande proximité avec les séries B, les vraies, celles que l’on balance directement en vidéo. Le film serait trop sérieux, pas assez décalé, cabotin voire railleur. Si le ton « premier degré » étonne, il assure au film une qualité de façade non négligeable car essentielle dans ce genre de cinéma. Le film est à la hauteur du Stallone d’aujourd’hui capable de nous offrir un spectacle décomplexé sans amertume. Un tel cadeau aux fans aurait pu être empoisonné. Il est juste fidèle à la vision d’un acteur-réalisateur bien dans ses bottes n’ayant, visiblement, aucun regret de carrière. Il évite ainsi le nanar boursouflé de revanche même si l’innovation n’est pas de mise. Il a fait le boulot. Tout simplement.
 
geoffroy

 
 
 
 

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