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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Submarino
/ 2009
01.09.2010
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DOGMA TIQUE
"Je m’inquiète pas pour toi, mais pour ton fils"
Un traumatisme originel, deux frères vivant des vies parallèles, les ravages de l’alcool et de la drogue, et bien sûr l’espoir de la rédemption… En adaptant le roman Submarino du Danois Jonas T. Bengtsson, Thomas Vinterberg espérait peut-être réitérer le succès de Festen, ovni cinématographique récompensé d’un prix du jury à Cannes en 1998. A tort. Car cette histoire de frères autodestructeurs et hantés par leur passé manque tout à la fois de légèreté, de finesse et de surprise.
Dès l'ouverture, Submarino est sur la corde raide. Sur fond d’enfance sacrifiée et d’irréparable, on découvre une séquence qui pourrait se suffire à elle-même,
tel un court métrage indépendant qui frappe au cœur et envoie le spectateur au tapis. Comment rebondir après un tel point de départ, véritable paroxysme d’émotion? Le réalisateur lui-même semble ne pas avoir la réponse. Indécis, il nous promène dans la ville, brouille les pistes et la temporalité, parsème son intrigue de drames qui viennent rappeler le début du film, et en rajoute scène après scène dans une sorte de misérabilisme fulgurant, presque nihiliste à force d’être plombant.
Film choc, peut-être, mais souvent gratuit et maladroit, qui ne laisse aucune chance à ses personnages. Leur psychologie comme leur parcours est si caricaturale que le spectateur a systématiquement trois longueurs d’avance sur eux, et voit venir de loin la fin forcément rédemptrice. Facile, si facile… et surtout pesant, appuyé. Comme si le scénario était une juxtaposition de tous les rebondissements envisagés par l’auteur, et entre lesquels il n’aurait pas été capable de choisir (meurtre, trafic, trahison…). On est bien plus écœuré qu’ému, plus mal à l’aise que bouleversé. Et l’on en vient à regretter l’époque du dogme, époque à laquelle Vinterberg aurait choisi une approche radicalement différente pour éviter les pièges du mélodrame, de la surenchère et de l’artifice.
MpM
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