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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Piranha 3D
USA / 2010
01.09.2010
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ATTENTION POISSONS MÉCHANTS
«- Ils m’ont bouffé la bite »
Après La Colline a des yeux et Mirrors, Alexandre Aja réalise son troisième remake avec ce Piranha 3D. Ou peut être pas. Très loin de l’original de Joe Dante (1978), ce nouvel opus ressemble à une relecture libre et totalement décomplexée des poissons tueurs assoiffés de chairs fraîches bien fermes. Pure série B défouloir servant de prétexte pour nous balancer du fun, du sexy et du gore à la pelle, ce Piranha se joue des codes du genre sans jamais les trahir. Aja innove dans la continuité et fait de son film un produit de consommation à la réalisation chiadée pour ado masculins en demande d’irrévérence trash.
Ça gicle dans tous les sens du terme, prouvant que sexe et hémoglobine sont faits pour s’entendre. Entre deux attaques de piranhas, les bimbos aguichent les yeux en se trémoussant au rythme d’une techno bandante, lorsqu’il ne s’agit pas, en guise de sucrerie érotisante, de nous pondre un ballet aquatique dénudé lesbien entre la belle Kelly Brooke et la porno star Riley Steele. Aja s’amuse comme un petit fou, va droit au but, ne prodigue aucun message (sauf, peut être, celui du passage à l’âge adulte du fils de la shérif), appuie volontairement sur le second degré jusqu’à délivrer la séquence d’attaque marine sans doute la plus jouissive qu’il nous aura été donné de voir depuis de nombreuses années. La mise en scène évite habilement les redites sans renier, là encore, les apports du genre, comme cette vision sous-marine rendue célèbre depuis les Dents de la mer de Spielberg.
Le spectacle est super huilé et pourrait se résumer de la sorte :
1/ Une scène d’ouverture en forme d’hommage avec Richard Dreyfuss en première victime (il jouait le scientifique Matt Hooper dans les Dents de la mer)
2/ Un cadre. Situé dans la ville de Lake Victoria, celle-ci accueille les fameuses Spring Break, sorte de super teuf estudiantine où l’alcool coule à flot sur des corps libérés de toute restriction. L’insouciance sert de contrepoint parfait à l’imminence d’un danger plus vorace que jamais.
3/ Des personnages typés. Shérif divorcée (interprétée par la parfaite Elisabeth Shue) et mère de trois enfants, adjoint courageux jusqu’au sacrifice, fils aîné un brin décalé, gamins désobéissants, vieux scientifique qui roule des yeux (quel plaisir de revoir notre Doc/Christopher Lloyd de Retour vers le futur), jeune scientifique venant à la rescousse, bimbos à foison, cameos qui se font trucider…
4/ Une montée en tension progressive, des premières attaques au dénouement final. Il reste assez de temps pour profiter d’un spectacle décérébré beaucoup plus fun que vraiment flippant.
5/ Le clou du spectacle. Car il faut une séquence marquante. Aja nous offre, pour l’occasion, un carnage en bonne et dû forme. La séquence est longue, sanglante, inventive, libératrice. Elle possède une gratuité formelle bougrement efficace.
6/ Une fin ouverte. Au cas où une suite serait envisagée. Ce que Dimension Films vient de confirmer. Chouette !
Piranha 3D c'est de la balle en 3D relief (certains décrochages méritent vraiment le détour justifiant pour le coup l’utilisation de cette technologie) pour geek averti. Il décroche haut la main la palme du premier divertissement pour adultes de l’année qui, bizarrerie du calendrier, sort le 1er septembre soit précisément la veille de la rentrée des classes ! Il était temps. Merci à vous Alexandre Aja.
geoffroy
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