Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Le dernier été de la Boyita (El último verano de la boyita)


/ 2009

08.09.2010
 



UN ÉTÉ PAS COMME LES AUTRES





« Ne fais pas ta mystérieuse, tu finiras par tout me raconter »

Le dernier été de la Boyita n’est pas simplement un film sur l’entrée dans l’adolescence et la découverte du corps et de la sexualité qui l’accompagnent. C’est bien plus que ça. Avec son deuxième long métrage, Julia Solomonoff nous offre plutôt un film sur la différence, le regard de l’autre et l’enfance, beaucoup plus tolérante et compréhensive que l’âge adulte.
Jorgelina, quelque peu dépassée et agacée par les changements de sa grande soeur, décide d’aller passer l’été à la campagne avec son père et retrouve là-bas Mario un jeune garçon à peine plus âgé qu’elle. Leur relation, pleine de tendresse et de sensibilité se trouve bouleversée mais également renforcée par un événement quelque peu particulier. En choisissant de raconter l'histoire à travers le regard d’une enfant, Julia Solomonoff nous permet, nous adultes, d’aborder ce sujet sans préjugés, sans mettre la question de la normalité au premier plan. On s’affranchit alors des codes et des normes de nos sociétés pour passer au-dessus et voir plus loin. L’enfance et l’univers des adultes se croisent ici, s’affrontent à un âge où la frontière devient de plus en plus mince mais où la différence de perception est toujours bien présente. La réalisatrice réussit alors, avec beaucoup de pudeur, à mettre en lumière, avec subtilité et justesse, un sujet encore aujourd’hui quelque peu tabou.

Mais quand je dis «mettre en lumière» ce n’est pas tout à fait vrai car Julia Solomonoff a pris le parti de ne pas faire un film choc. Son thème principal se noie, au bon sens du terme, parmi de nombreux autres renvoyant ainsi la question de la normalité au second plan. Le dernier été de la Boyita est également un film sur la nature (ses payasages, ses animaux, ses sons) montrée ici dans toute sa beauté mais aussi toute sa rudesse, sa dureté, ses silences. La moiteur de l’été est quasi palpable, le film en devient presque tactile. C’est aussi un film sur l’enfance, sur la différence, sur le regard des autres et pas uniquement sur la différence sexuelle.
Aidée de deux jeunes acteurs (non professionnels) talentueux, Julia Solomonoff réussit avec brio à capter leur regard et leur spontanéité donnant ainsi une grande force et une grande crédibilité au film. Tout en beauté et en silences, Le dernier été de la Boyita se révèle alors être une belle leçon d’humanité sans jamais se vouloir moralisateur.
 
Morgane

 
 
 
 

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