Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Miel (Bal)


Turquie / 2009

22.09.2010
 



LE GOUT DES ABEILLES

Le livre Bye Bye Bahia



Voilà un film qui ne démentira pas ceux qui pensent que les grands festivals internationaux récompensent toujours des œuvres contemplatives et lentes où l’histoire se résume à peu de choses. Dans la lignée d’un cinéma de la sensation plus que de la narration, Miel semble en effet une longue juxtaposition de scènes quotidiennes et répétitives certes baignées d’une très belle lumière et d’une poésie douce-amère, mais fondamentalement fastidieuses et monotones. Rareté des dialogues, fixité des plans, lenteur étudiée de chaque séquence… Semih Kaplanoglu ne cherche pas à rendre son récit agréable, et donne au contraire l’impression de caricaturer un certain style de cinéma minimaliste. Or en faisant cela, il cantonne son film dans le registre de l’aridité et de l’ennui, au lieu de le laisser prendre toute son ampleur en fable humaniste sur les rapports entre l’homme et la nature.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit au travers de cette relation très ténue entre un père et son fils. Le petit garçon s’épanouit dans la nature et parvient à vivre en harmonie avec elle. Il connaît le nom des fleurs et sait les chemins qui mènent au cœur de la forêt. En revanche, il n’aime pas l’école, où la communication se doit d’être verbale, codifiée, mesurée. Lui préfère le chant du vent et le langage des abeilles. Dans cette campagne d’Anatolie, on sent une luxuriance presque sensuelle, une beauté végétale à l’état brute. C’est un hymne à la liberté et au respect de cette vie sauvage. Malheureusement, les abeilles disparaissent à cause des activités humaines, et c’est tout l’équilibre naturel qui est bouleversé.

On voit bien comment en partant du particulier le plus infime (la vie simple d’une famille), Semih Kaplanoglu tend vers l’universel avec un thème environnementaliste traité sans éclat ni sensationnalisme. Son récit épuré prend alors un autre sens, comme s’il avait été nécessaire de se débarrasser de tous les artifices formels pour atteindre ce niveau de conscience. Dommage malgré tout que cela soit au détriment d’une certaine "lisibilité" du film, qui risque de laisser nombre de spectateurs au bord de la route.
 
MpM

 
 
 
 

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