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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Very Bad Cops (The Others Guys)
USA / 2010
27.10.2010
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UN GARS, UN GARS
Adam McKay et Will Ferrell enchaînent les projets à la vitesse « grand V » puisqu’ils en sont déjà à leur quatrième collaboration depuis Présentateur vedette : la légende de Ron Burgundy (2005). Ce duo ne vous dit rien ? Normal. En France, ce genre de comédie, sans doute trop américano-américaine, ne prend pas vraiment et passe, le plus souvent, inaperçue. Pour autant il se pourrait que Very Bad Cops – sans qu’il ne renonce à sa filiation première malgré quelques libertés – réussisse à surprendre le public avec son histoire à la buddy movie décalé capable de mélanger dans un même pot scènes de poursuites, enquête policière, relation conflictuelle entre coéquipiers, humour potache et critique du capitalisme. Sans atteindre des sommets de rythme ni de déconne vraiment barrée à laquelle le duo nous avait habitué, le film de McKay arrive néanmoins à équilibrer son histoire pour nous faire passer un bon moment. Soit le minimum syndical auquel nous étions en droit d’attendre.
Le concept, assez simple, consiste à mettre sur le devant de la scène deux flics en perdition que tout oppose, raillés par leur hiérarchie et leurs collègues, maladroits, colériques, naïfs mais désireux de prouver qu’ils peuvent, eux aussi, devenir des supers flics. Le réalisateur focalise, une fois n’est pas coutume, son attention autour de personnages aux comportements bien différents mais qui, au bout du compte, arriverons à s’entendre et à se respecter. Le grand (Will Ferrell au top de sa forme) et le petit (Mark Wahlberg décidément à l’aise dans les comédies après sa prestation dans Crazy night) nous jouent une partition à la Laurel et Hardy inversé, l’humour servant de résonance à leur condition : celle de deux bons bougres plutôt inoffensifs mais non dénués de talents. Si les situations comiques ne sont pas toujours drôles elles s’accordent plutôt bien avec le déroulement de l’enquête.
Sans être trop regardant,disons que le film est bien foutu, plus proche de la comédie policière d’action que du film comique acerbe ou de franche rigolade. Certes, les pitreries de Will Ferrell font mouche et Mark Wahlberg assure. C’est déjà ça diront certains. Ou que cela diront les autres. Non, ce qui sauve le film de sa petite mécanique du rire un tantinet déjà vu, c’est son côté absurde totalement assumé. Very Bad Cops utilise l’absurde comme contrepoint comique d’une société cynique qui joue à qui perd gagne. Ainsi, les frasques de nos deux flics peuvent être perçues comme un rééquilibrage des forces en présence, les soi-disant « ratés » réussissant à dépasser leurs propres handicaps pour devenir de véritables héros. Et c’est ce décalage qui fait mouche et qui pose les fondations d’un humour moins gratuit qu’il n’y parait même si, dans le genre, Présentateur vedette : la légende de Ron Burgundy reste à ce jour le chef d’œuvre de McKay.
Dernier petit regret. La critique sociale contre l’ogre capitaliste est trop vite diluée par le côté conformiste – car il y en a un – du film. Et ce n’est pas le générique de fin qui rattrapera le coup. C’est dommage car on aurait aimé un ton plus proche d’Un Fauteuil pour deux, sans doute l’une des meilleures comédies US sur l’indécence du marché financier depuis 25 ans. L’on pourra, en guise de réconfort, savourer le jeu d’un Michael Keaton en commissaire blasé obligé de cumuler un deuxième boulot pour payer les études de son fils. Et puis que dire de la belle Eva Mendès rayonnante d’un amour idéal pour son mari de policier. Qu’elle peut, même si elle reste indubitablement sous-exploitée, faire pencher la balance du bon côté…
geoffroy
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