Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 44

 
Le royaume de Ga'Hoole, la légende des gardiens (Legend of the Guardians: The Owls of Ga'Hoole)


USA / 2010

24.10.2010
 



UNE CHOUETTE AVENTURE





«- Les jeunes sont notre avenir.»

Le Royaume de Ga’Hoole n’est autre qu’une déclinaison peu imaginative mais très plaisante du Seigneur des Anneaux, version moins de dix ans. La Terre du Milieu est un bel arbre où une famille de chouettes réside. Mordor est remplacé par le Royaume de Tyto, tout aussi noir et enflammé. La lutte contre la tyrannie et l’esclavagisme soutient l’ensemble de la structure narrative. Les chauves-souris font figures d’Orques.
On retrouve aussi tous les ingrédients d’une tragédie : deux frères que le destin va séparer jusqu’à les opposer, la quête du pouvoir absolu face à une monarchie « parlementaire » sage mais prête au combat. Le terrain est donc familier et ennuiera sans doute les fans de Tolkien et ceux qui aspirent à un peu de complexité.

Mais derrière la caméra il y a Zack Snyder, auteur du surfait 300 et du sous-estimé Watchmen. La qualité de l’ensemble lui doit beaucoup, et une fois de plus, Warner propose une production pour enfant plus que respectable et loin d’être infantile, naïve ou même bâclée. Contrairement à une autre œuvre du studio, Max et les Maximonstres, Snyder n’a pas cherché à faire autre chose que du spectacle. L’imagerie a été soignée. Sans doute impressionné par la technologie et le savoir faire des animateurs, il use de ralentis dans certaines séquences d’action, comme si un battement d’aile ou un coup de griffe était une séquence de Kung Fu dans Tigre et Dragon. Reconnaissons que la précision des plumages est admirable. Snyder a aussi donné une couleur à son film. La lumière est très étudiée. Levers et couchers de soleil rendent ce pastel de synthèse enchanteur. Quelques séquences sont visuellement, esthétiquement magnifiques, assumant l’aspect fantastique du conte. Entre voltige et combats aériens, la fluidité des mouvement ajoute une forme de légèreté à l’ensemble. Mais si le travail de l’image est perfectionniste, le scénario, de son côté, ne casse pas trois pattes à un hibou. Il égraine les poncifs. Il faut croire aux légendes, il est bon de rêver. Les « sangs purs » perdront face aux peuples mélangés. On sent aussi quelques coupes dans l’adaptation. La plus frappante est sans aucun doute celle de la grande traversée vers le Royaume des Gardiens. Un vieil arbre gigantesque perdu au milieu de l’océan. Nous nous attendions donc à une véritable épopée, endurante et tumultueuse. Au lieu de cela, c’est bouclé en une minute, ce qui est frustrant.

D’autant que les minutes qui suivent sont les moins nerveuses du film, s’égarant dans des présentations, comblant du vide avec des scènes qui n’apportent rien à la trame dramatique. Les auteurs ont manqué de gésier.
Mais le dernier tiers ne manque pas de bravoure et va jusqu’au bout de ces antagonismes : le frère devient un véritable salaud, un agent double est révélé, l’action est omniprésente. Il faut bien ça pour combattre le mal. L’enfer de la guerre plonge nos chouettes dans un univers qui n’a plus rien de chatoyant et suave. Tout ouvre sur une suite (il y a quinze volumes au total de la série littéraire dont le film est adapté). Mais il faudra un bon coup de baguette magique pour étoffer l’histoire et mettre davantage de singularité dans les personnages. Le graphisme aussi somptueux soit-il ne peut pas suffire à compenser la linéarité de l’éternel conflit entre les bons et les méchants.
 
vincy

 
 
 
 

haut