|
Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
|
|
|
|
|
De vrais mensonges
France / 2010
08.12.2010
|
|
|
|
|
|
...COMME ELLE RESPIRE
"Toi, si tu recevais une belle lettre d'amour qui te bouleverse, tu n'en attendrais pas une autre ?"
Après Hors de prix en 2006, le réalisateur Pierre Salvadori revient avec Audrey Tautou, Nathalie Baye et Sami Bouajila pour un trio amoureux léger et joyeux. Pourtant, malgré cette affiche, la mayonnaise ne prend pas.
L’histoire a beau être prometteuse, plusieurs maladresses scénaristiques handicapent le déroulement de l'intrigue. Les scènes comiques tombent souvent à plat... Et puis surtout, Pierre Salvadori attend trop longtemps pour lancer son intrigue, celle qui peut déclencher tous les quiproquos. Sans la toute dernière demi-heure du film, on aurait pu s'interroger sur le genre du film : la comédie trouve alors son sens du divertissement.
Malgré tout, voir Emilie (Audrey Tautou) prête à tout pour sortir sa mère de sa dépression a quelque chose de franchement réjouissant. Même si, manque de chance pour elle, on peut dire qu’elle s’y prend comme un pied, s’emmêlant les pinceaux et se retrouvant dans une situation compromettante telles que les affectionnent les réalisateurs de comédie en général et Pierre Salvadori en particulier ! Marivaudage pas loin du vaudeville, les acteurs semblent se régaler. Nathalie Baye brille dans son rôle de mère plus adolescente collégienne qu’adulte responsable, et se déchaîne quand elle cherche à séduire.
Dommage que cela soit pour en arriver à cette morale désarmante et attendue, dénonçant les méfaits du mensonge. Salavadori n'a peut-être pas perdu sa légèreté mais il lui manque la grâce qui transcendent les comédies. Pourtant il en a tous les matériaux. À commencer par ses thèmes, sujets au rire : il semble inspiré par ces névrosés qui n'assument par leurs sentiments, qui complexent intellectuellement et amoureusement. Faire le bien est un chemin de croix. Se sentir coupable ou avoir peur de soi sont des redoutables ressors comiques. Mais il a aussi cette tendance à se noyer dans le sentimental quand le gag, bien huilé, suffisait.
Comme s'il était, lui aussi, d'un complexe intellectuel ou émotionnel, de ceux qui aiment écrire une comédie mais qui cherchent le respects des auteurs dramatiques...
Elodie
|
|
|