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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Africa United
Royaume Uni / Rwanda / Afrique du Sud / 2010
19.01.2011
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JABULANI* (EN TOUTES CIRCONSTANCES)
Cette transafricaine pas très express ne perd jamais son tempo effréné. Au point, parfois, de regretter quelques séquences plus profondes permettant, non pas de souffler, mais plutôt de nous immerger encore davantage dans ce continent souvent ignoré des caméras.
Si le Mondial de foot – car il s’agit bien de la première fiction autour du championnat de football qui se déroulait à Johannesburg il y a quelques mois – est un prétexte pour cette traversée du Rwanda à l’Afrique du sud, avec divers moyens de locomotion (barque, bateau, camion, jeep, voiture de police, …), l’essentiel est ailleurs. Un ballon après tout ce n’est qu’une capote, un sac plastique et de la corde. Le plus intéressant dans Africa United reste ce portrait d’un continent où les monnaies sont vite dévalorisées, où les enfants peuvent être enrôlés pour être soldats, où les missionnaires ont encore une action utile, où le commerce est à chaque bord de route, où les frontières sont imprévisibles, et les trajets de bus tout autant.
Malheureusement, le film, qui divertit agréablement, restons honnête, ne va pas beaucoup plus loin. À trop jouer les pédagogues sur le SIDA, il appuie un peu lourdement sur son message. Oeuvre pour la jeunesse davantage que pour les adultes, sauf si l’on assume sa candeur éternelle, les enfants s’amusent visiblement et transmettent généreusement leurs joies et leurs tristesses. Cette sorte d’Odyssée ne manque pas de rebondissements et d’accidents de parcours, mais échoue à créer un suspens ou même une tension. Tout est filmé sur le mode de la naïveté, jusqu’à insérer un conte (pour enfants) allégorique (et animé), qui a tendance à être redondant avec la trame réaliste. Le scénario aurait mérité quelques séances d’écritures ou choisir clairement son genre : aventure ou comédie.
Tout est trop furtif. Et si l’Afrique est authentiquement représentée, ses aspects les plus noirs sont superficiellement filmés. Trop de bonnes intentions dans un film qui n’a pourtant rien d’enfantin. Poursuites, tirs, combats, explosion, maladie. Africa United est une forme d’utopie malgré tout, dès son postulat de départ : la coexistence ethnique des cinq enfants (3 pays, 4 peuples) s’ancre davantage dans le rêve que dans la réalité.
Mais ne jugeons pas ce point de vue optimiste. Ce film qui aurait du sortir pour les Fêtes, multiplie les petites embrouilles et les beaux sentiments à travers le regard de la jeunesse. Manière de nous faire comprendre que les adultes sont trop sérieux pour s’occuper de ce continent. À la manière de Rasta Rocket et Sri Lanka Handball Team, ces micro-adultes réalisent l’impossible et l’inattendu. On s’extasiera devant les paysages somptueux des Grands Lacs, on s’ennuiera devant le catalogue des animaux de la savane. On se désolera, avec compassion, de voir ces enfants souvent livrés à eux mêmes, déjà orphelins (à l’exception d’un, qui coupe cependant le lien avec sa mère). Ce grand voyage plein de détours va leur permettre de trouver leur propre chemin. Coin de soleil hivernal, il laisse un joli sentiment de bonheur qui nous fait sourire et une petite émotion au coin de la gorge. Dommage que la mise en scène et l’histoire n’aient pas été plus ambitieuses.
* Jabulani signifie en zoulou être joyeux. C’était le nom officiel du ballon de la coupe du monde de football.
vincy
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