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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Sex Friends (No Strings attached)
USA / 2011
16.02.2011
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«- Je n'ai pas besoin que tu t'occupes de moi. Je m'occupe de moi toute seule. »
La nouvelle comédie d'Ivan Reitman, réalisateur du cultissime S.O.S Fantômes, donne le ton dès les premières secondes. Le film retrace la vie des protagonistes principaux en utilisant le flash-back, censé expliquer comment ils sont devenus ce qu'ils sont aujourd'hui. Le titre nous révèle l'intrigue; deux amis, qui sont plus des connaissances qu'autre chose, s'embarque dans une relation- "win-win", c'est-à-dire du sexe et pas de prise de tête. On pense ici au film récemment sorti, Love et autres drogues, sans la critique des laboratoires médicaux et fabricants de médicaments. Ici, la petite Natalie Portman et le grand Ashton Kutcher vont se tourner autour et tenter de montrer que le sexe avec des amis, cela peut s'avérer compliqué. Grande révélation...
Il y a dès le départ un véritable effort d'ancrer les dialogues et les personnages dans une forme de réalité. Cela tient sûrement au fait que le scénario ait été écrit par Elizabeth Meriwether, qui a aussi écrit celui du film Les Berkman se séparent. . Pour pimenter l'intrigue, c'est Emma qui est distante et Adam qui veut l'aider à surmonter son problème d'engagement. Autour des ces deux personnages, on suit vaguement les aventures de la soeur d'Emma qui est sur le point de se marier, des amis d'Adam qui lui donnent des conseils plutôt pathétiques en matière d'histoires de coeur, et enfin, il y a quelques histoires de jalousies autour du couple principal. Mais tout cela est un peu creux. Le seul personnage comique reste le père d'Adam, un écrivain célèbre qui semble ne vouloir sortir qu'avec les ex de son fils. Au final, le film va sans cesse chercher des raisons pseudo-psychologiques pour expliquer le fait qu'Emma et Adam s'adonnent au sexe sans complexe. Cela ne peut-il pas être juste par plaisir? Apparemment, non. La morale l'emporte vite : la vie doit être prise au sérieux.
Pourtant, le fait que le personnage féminin remette en question le fonctionnement du couple, ses codes et son langage valait un film post-féministe intéressant, sur le papier. Elle ne veut pas de fleurs et ne s'attend pas à ce qu'un homme soit galant. Elle veut du sexe, sans contrainte et sans culpabilité. Au début Adam accepte le pacte, mais quand on aime, on a « normalement » envie de plus. Portrait classique mais juste d'une génération qui a peur de l'avenir et compense en consommant le sexe comme on zappe de chaînes à la TV, Sex Friends ne va pas assez loin pour démontrer les paradoxes d'un monde où la norme reste largement le couple stable et le mariage alors que la vie est de moins en stable et de plus en plus ouverte aux possibilités. Le côté conformiste et moralisateur reprend trop vite le dessus.
Le happy ending, démission en rase campagne ou résignation?, est au rendez-vous, alors qu'on aurait pu espérer une vision plus réaliste de ces formes d'union. Le plan cul n'est qu'une phase de transition, d'initiation dans la vie amoureuse d'une personne, qui cherche un peu plus que du sexe et un peu moins de contraintes. Les plans culs, c'est bien, mais les coups de coeur c'est mieux. Finalement Sex Friends, qui au moins ne prône pas l'abstinence, n'est jamais qu'un préliminaire à un acte sexuel en position de missionnaire.
sarah
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