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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Les femmes du 6e étage
France / 2011
16.02.2011
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LÀ-HAUT
"Ma Dolorès est une vraie perle. On oublie même qu'elle est espagnole."
Sympathique comédie qui revient sur un âge d'or où la bourse était sans cesse en hausse et où l'on trouvait encore de bonnes domestiques (!), Les femmes du 6e étage n'est ni passéiste, ni nostalgique. Il rend au contraire un joli hommage aux émigrants espagnols et à toutes les femmes de ménage du monde qui rendent la vie de leurs patrons plus gaie et plus facile.
Le message pourrait être simpliste, mais il est traité avec suffisamment d'humour et de finesse pour que le film échappe à la caricature. Le personnage incarné (sobrement) par Fabrice Luchini est ainsi un homme qui saisit la chance inespérée de se sentir enfin vivant et sa femme, interprétée par Sandrine Kiberlain, finit
par le comprendre (et l'envier), consciente, elle, d'être déjà à moitié morte. On est globalement loin du vaudeville et proche d'Almodovar, avec une oeuvre plus latine que parisienne.
En permettant à ses personnages d'être plus intelligents et ouverts que la moyenne, Philippe Le Guay évite pas mal d'écueils et réussit une comédie enlevée et joyeuse où dialogues et situations sont presque toujours savoureux. Il délivre aussi un message optimiste sur la solidarité et l'entraide, la générosité et l'amitié. La petite bande d'Espagnoles qui règnent sur le 6e étage fourmille de seconds rôles réjouissants moins stéréotypés qu'il n'y paraît, et donne en effet envie de s'y frotter. Et quel casting "d'espanolas"!
Dommage que le réalisateur se soit cru obligé d'y ajouter une histoire d'amour gentillette entre le riche patron et sa femme de ménage, au détriment des valeurs plus universelles que semble véhiculer le film. A cause de cela, on ne peut s'empêcher de se demander si le patron s'intéresse à ses voisines espagnoles par
bonté d'âme, ou simplement dans le but de séduire sa belle. Le film n'y répond pas vraiment, préférant privilégier romantisme facile et bons sentiments. On ne peut pas dire qu'il innove ou sorte des chemins battus, mais il le fait avec sa propre
petite musique intérieure.
Mais ne boudons pas notre plaisir de bas étage ! Voir le personnage principal
renaître peu à peu au contact de toutes ces femmes est jubilatoire (il y a du truffaut et du Fellini dans l'intention), et rien que pour cette leçon d'espoir en l'humanité, ça vaut le coup de monter jusqu'au 6e. Même sans ascenseur.
mpm
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