Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Fureur


France / 2003

16.04.2003
 



DESIRS ET AILES COUPES





"- Maintenant, nous sommes libres. "

Chronique de coeurs qui s’envolent, passent à l’offensive et brûlent leurs ailes. La passion selon Karim Dridi ; disons plutôt les passions. L’Amour impossible, l’honneur, la vengeance, l’auto affranchissement, le poids des traditions, les relations intercommunautaires : ces thèmes sont vieux comme le monde et le réalisateur réalise un coup de force en contournant un maximum de clichés grâce à une mise en scène organique. Mouvements de caméra exploratoires, lumières et décors dynamiques, activité sonore, de la cacophonie au silence : la mise en scène de Karim Dridi valide l’histoire en matérialisant cet enivrement passionnel qui emporte et dépasse tous les protagonistes. Cette énergie filmique se révèle d’un grand secours aux carences du scénario qui, au fur et à mesure qu’on avance dans le film, s’enlise dans l’orgueil et la vengeance des personnages. Au final, chacun d’entre eux tourne en rond ; l’aventure piétine.

Après un début prometteur, rythmé et riche en rebondissements, la seconde moitié du film nous met en stand by et déçoit. Son dénouement ouvert nous conduit définitivement sur une voie sans issue. Quant au jeu d’acteur, il suit cette même spirale : Samuel Le Bihan et Yu Nan en duo sont, au départ, saisissants, en embrassant chacune des parts claires et obscures de leurs personnages. Puis, dès l’instant où le film prend des allures de tragédie lyrique, ils semblent s’engourdir et sont totalement effacés par leurs rôles de victimes. Eux-même ainsi que leur entourage deviennent alternativement auteurs et cibles de souffrances et violences : cette partie de ping-pong affadie leur jeu jusqu’à le réduire à la seule expression d’instincts primitifs. Bien entendu, l’effet est volontaire, sans quoi le film ne s’intitulerait pas Fureur. Mais, pendant ce temps là, on cherche insatiablement une échappatoire pour retrouver le dynamisme de la première partie.

Fureur est une oeuvre aussi prenante que frustrante. Bien sur, les deux ne sont pas inconciliables quand il s’agit de filmer une histoire d’amour impossible. Mais à force d’insister sur cette ambivalence, le film se noie dans un jeu d’extrêmes gratuit et ne tient pas ses promesses. Au final, reste une amère impression que la partition n’est pas jouée jusqu’au bout. C’est bien dommage.
 
sabrina

 
 
 
 

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