Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Faster (Faster)


USA / 2010

02.03.2011
 









Il existe une forme de film où au fond peu importe l’histoire, puisqu'elle est surtout un prétexte pour voir en vedette le mâle qui fait mal, la star aux gros bras qui se bagarre. Après des années d’alternance entre Sylvester Stallone, Arnold Schwarzenegger ou Jean-Claude Van Damme, c’est maintenant au tour de Vin Diesel, Jason Statham ou encore le catcheur The Rock qu’on appelle désormais Dwayne Johnson. De toute façon, ce sont souvent les mêmes ingrédients qui reviennent : on se tire dessus, on se poursuit en voiture, et on se tape sur la gueule. Et, si la plupart de ces films sont plus ou moins calibrés, certains peuvent être vraiment très bons en terme d'action.

Dans le genre, voici donc Faster avec la star Dwayne Johnson, dont la bande-annonce punchy annonçait la couleur sur l' air de "il revient et il n’est pas content, ça va cogner"… En fait, le personnage principal incarné par Johnson veut tuer tout ceux qui sont responsables de la mort de son frère. C’est le rôle idéal du méchant qui au fond était quand-même un gentil avant.

The Rock s’était un peu égaré dans des comédies périssables (Maxi papa, Fée malgré lui…), il avait bien besoin de redorer son blason. Pour son retour rien de tel qu’une histoire de vengeance bien basique, mais malheureusement le film démarre sur les chapeaux de roues sans jamais accélérer, et va même prendre le virage du rétropédalage au ralenti en se dirigeant plutôt vers une enquête classique. Dommage.

« Dieu ne te sauvera pas de moi. »

En effet, Faster ne donne dans le film de vengeance testostéroné que dans sa première bobine, ensuite il se tourne plus vers une intrigue guère intéressante. Les premières scènes laissent pourtant espérer le meilleur. On découvre en quelques scènes nerveuses les trois personnages principaux puis, après avoir montré en gros plans ses muscles tatoués et son regard enragé, Dwayne Johnson monte dans un bolide et démarre en trombe : il a une liste de personnes à retrouver pour assouvir sa vengeance. Les images ont une jolie apparence poisseuse avec un montage presque clipesque sur de la musique vintage, l’action file droit jusqu’au premier meurtre. On n’en connaît la raison qu’ensuite (la mort du frère à venger), et on se réjouit déjà des autres exécutions à venir. Dwayne Johnson aura en fait assez peu de dialogues dans le film, c’est sa présence physique imposante qui fait son personnage, et c’est vraiment bien vu. Mais les deux autres personnages qui vont se lancer à sa poursuite (un flic borderline, un tueur à gages improbable) sont eux plutôt des clichés ambulants, et au lieu de muscler le récit ils vont malheureusement l’affaiblir jusqu’à un final assez grotesque sur la rédemption.

« J’ai créé mon propre enfer. »

Avec un acteur de la carrure de Dwayne Johnson, la moindre des choses aurait été de le voir se servir de ses muscles (or il y aura une seule et unique bagarre : le reste du temps il tire au revolver) ou de le placer face à un dilemme moral, une situation qui aurait donné un relief intéressant à son personnage. Mais pour lui, aucune de ses victimes n’est abattue sans que cela ne soit justifié. Celui qui au début allait vite au volant d’une voiture devient au fur et à mesure un homme qui tourne en rond, et le réalisateur, lui, nous mène en bateau. De plus en plus vite.
 
Kristofy

 
 
 
 

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