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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Les yeux de sa mère
France / 10
23.03.2011
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UN AIR DE FAMILLE
« Arrête de décider pour moi. »
Thierry Klifa continue son exploration du microcosme familial en s’attachant à l’existence de plusieurs membres d’une famille et de ceux qui les entourent. Le film se présente comme une œuvre chorale dense et mystérieuse, qui commence par intriguer le spectateur. Mais au fur et à mesure que l’intrigue s’affirme, cela devient "plan plan", presque poussif. Les scènes se succèdent, courtes et morcelées, livrant un portrait peu flatteur des différents personnages.
On se demande longuement où ces va-et-vient, ces non-dits et ces mensonges vont mener les protagonistes. Dans sa seconde partie, quelques séquences bien écrites (une rencontre inattendue qui débouche sur une relation ténue, une déclaration d’amour d’un fils à sa mère…) donnent l’impression que le film va décoller, mais la magie et la tension s’envolent vite. Le drame surgit, plombant et inutile, remettant l’histoire sur les rails du chassé-croisé familial empesé et prévisible.
La filiation, bien sûr, est au cœur du propos. Chaque personnage a ainsi un rapport particulier avec la figure maternelle, rapport qui le relie secrètement à un autre des personnages. Ainsi, le jeune boxeur est le double inversé du jeune journaliste puisqu’il a deux mères aimantes tandis que l’autre ne se remet pas de la disparition de la sienne. De la même manière, la tante protectrice répond à la mère adoptive attentionnée et prévenante tandis que la présentatrice télé obsédée par sa carrière entre en correspondance avec la danseuse étoile qui a abandonné son enfant…
Mais Thierry Klifa ne va pas au bout de son sujet. Il se contente de montrer et de constater, sans chercher à dépasser l’anecdotique. On est frustré du traitement superficiel qu’il fait subit à une histoire qui aurait nécessité subtilité et profondeur émotionnelle. Son film au casting luxueux (même les seconds rôles les plus effacés sont interprétés par des acteurs reconnus comme Jean-Marc Barr ou Hélène Fillières) fait l’effet d’un soufflé trop séduisant qui retombe, vain et décevant.
MpM
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