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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Rango
USA / 2011
23.03.2011
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Y A PAS DE LÉZARD
« - On a enfin notre héros.
- Qui n’est pas entre quatre planches.»
A force d’imaginer des histoires horribles, il vous arrive des histoires horribles. Rango, le dessin animé, nous plonge dans un western plus délirant que décapant, certes convenu (le happy end est assez prévisible) mais haut en couleurs. Le lézard, qui a la tronche de Michael Douglas, vivait pourtant une vie tranquille dans son bocal. Mais la prison dorée, par un malheureux hasard de circonstances, se brise et il se retrouve en liberté. Gore Verbinski est en terrain familier. La chasse à la souris se démultiplie avec un tas de petites bestioles perdues dans le désert. Le Mexicain devient retrouve son décor de poussières et de cactus. Le pirate des Caraïbes (et la voix du lézard n’est autre que Johnny Depp) se métamorphose héros de Western. Là encore Verbinski n’invente rien, mais exploite jusqu’à la dernière goutte d’eau un genre propice aux hommages et à l’action.
Les clins d’œil ne manquent pas et donnent une idée de l’ambition : Las Vegas Parano et The Brave sont en arrière plan de cet Il était une fois dans l’Ouest caustique. En guest, Dieu lui même : Clint Eastwood. La chevauchée sauvage se fait au son de la chevauchée des Walkyries avec des chauve-souris (Apocalypse Now). Le raid tient en haleine. Il y aussi ce parallèle avec On n’est moins sûr pour la référence au Roi Lion et son cercle de la vie…
Les séquences s’enchaînent avec la vélocité d’un reptile des sables. Les effets visuels ne manquent pas d’ampleur et de rythme. La trame narrative est classique mais l’histoire est plus proche d’un Pixar que d’un DreamWorks : comprendre qu’il s’agit avant tout d’un film et pas d’une parodie.
A cela s’ajoute un anti-héros parfait : imposteur, maladroit, excentrique, froussard, créatif, imaginatif même, menteur, pour ne pas dire mytho… De quoi alimenter une bonne dose d’humour dans un film animé qui nous embarque dans sa folie, certes un peu mécanique, peut-être trop huilée, mais parfois surprenante.
Les personnages sont cocasses et « modernes » là où le film se veut « à l’ancienne ». On en oublie l’image de synthèse tant le réalisme saute aux yeux. Cette véracité dans les sales tronches et le respect d’un scénario plutôt traditionnel donnent une impression de vieux film. Les bestioles dans le saloon – crapauds, scorpion, amphibiens (ne pas confondre) … - sont particulièrement répugnants. Le faucon et le serpent sont de parfaits méchants. Le salaud (pourtant c’est sympa une tortue) est un beau salaud. Bien cynique. Le burlesque de l’âge d’or s’invite aussi dans ce cartoon atemporel. Quelques insertions avec un groupe de hiboux mariachis donnent une distance savamment dosée à cette intrigue d’eau précieuse. Car ici Las Vegas prend l’eau. Si tout est affaire de dérision, l’enjeu est bel et bien dramatique, et non exempt de message. La quête d’identité. Comme John Ford le disait « Quand la légende est plus belle que la réalité, imprimez la légende ». Rango suit ce précepte à la lettre : il s’invente son propre mythe tout en voulant sauver ce fameux esprit de l’Ouest qui a fondé le cinéma américain.
Avec un soupçon de piment qui le rend un peu plus déjanté que les récents films d’animation subits depuis l’excellent Toy Story 3. Mais là, Pixar a encore une diligence d’avance : ils maîtrisent l’émotion, qui manque cruellement dans certains scènes de Rango. Pourtant, il y aurait eu de quoi remplir un réservoir d’eau avec des larmes… On se satisfera de l’énergie insufflée par ce pur spectacle divertissant, baigné de lumière.
vincy
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