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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Le flingueur (The Mechanic)
USA / 2011
06.04.2011
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MECANIQUE SANS SURPRISES
Le flingueur est un énième film sur la figure du tueur à gage qui va devenir à son tour une cible et va devoir combattre ses employeurs. L’histoire ne sera en rien surprenante puisque c’est le même schéma rabattu qui est exploité dans la majorité des films sur un tueur à gages : La mémoire dans la peau (la trilogie Jason Bourne), Hitman, Wanted… L’originalité de celui-ci, si l’on peut dire, est qu’il s’agit d’un remake moderne d’un des premiers tueurs à avoir marqué le cinéma américain : Le flingueur réalisé par Michael Winner avec Charles Bronson.
« On a vraiment réussi quand on passe inaperçu. »
La séquence d’ouverture montre l’assassinat très sophistiqué d’un chef de cartel colombien, le héros nous est présenté d’emblée. Arthur Bishop est un tueur à gages rare et cher, son travail est de tuer comme si c’était un accident et non un crime. C’est un homme évidement solitaire sans aucun ami (parfois il lève une fille dans un bar), il est très professionnel et efficace dans son travail (mission réussie = grosse prime gagnée). Entre deux contrats il écoute un peu de musique classique (toujours le même disque) ou répare une belle voiture de collection tout en se disant qu’un jour il prendra la mer sur un bateau… Les clichés habituels sont là, on est en territoire balisé. On nous montre qu’en fait il a seul ami, un vieil homme handicapé en fauteuil qui est son mentor dans le métier de tueur. Il reçoit un nouveau contrat à exécuter, la cible n’est autre que - oh surprise – son vieil ami…
« J’exécute des missions sur ces cibles désignées. »
Le flingueur ne se fait pas remarquer par sa subtilité, les situations convenues sont bien là et les rebondissements sont prévisibles. La cible de l’histoire est la relation qui se noue entre ce flingueur qui va former au métier le jeune fils de son vieil ami qui lui veut venger son père sans savoir qu’il est le disciple de son assassin. Toute psychologie est réduite à des haussements de sourcils et à des regards détournés. La vedette Jason Statham est maintenant un habitué du genre (Le transporteur, Hyper tension…) et il sait nous régaler de son caractère imprévisible avec des cascades intrépides.
Le film ne promet pas grand-chose si ce n’est de l’action avec Jason Statham. Las, il semble en petite forme : le scénario n’arrive pas à bien l’exploiter, et lui n’arrive pas à valoriser son personnage. Sa relation maître-disciple avec le jeune qu’il forme au métier montre d’ailleurs que la situation lui échappe, autant dans l’histoire que dans le film. Alors que le flingueur exécute ses contrats selon un plan sans accrocs, chaque nouvelle mission en compagnie du jeune se déroule de manière imprévue avec des ratés. C’est le jeune Ben Foster qui bénéficie du personnage qui fait avancer le film, tout en réduisant la qualité de héros de Statham. L’intrigue est réduite au minimum, et chaque nouveau meurtre est prétexte à une scène de bagarre guère inventive. La meilleure d’action se trouve au deux tiers du film, du coup, la suite ne s'offre pas un climax tendu et aboutit à une fin sans surprise.
Le réalisateur Simon West qui a pourtant l’expérience du spectaculaire (Les ailes de l’enfer, Lara Croft Tomb Raider…) manque ici de nous offrir le spectacle que l’on attendait. Le film ronronne autant que Jason Statham marmonne ; finalement Le flingueur qui tue restera l’original avec Charles Bronson.
kristofy
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