Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Devil


USA / 2010

21.04.2011
 



CALVAIRE





«- Ce sont les mensonges que l’on se racontent qui nous font rencontrer le diable. »

Les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures, alors sans détour on peut dire qu’une des qualités du film Devil est de faire ressentir sa durée de 1h20 comme relativement longue. Il s’agit de cinq personnes coincées dans un ascenseur bloqué avec le Diable (qui n’a rien de plus important à faire). Quand la lumière se coupe un instant avant de revenir c’est pour découvrir qu’une personne a été attaquée et va mourir. Il va rester quatre personnes qui se disputent en s’accusant mutuellement, puis trois personnes… L’énigme est très simple : on nous montre cinq personnes et on nous indique que le Diable a pris l’apparence de l’une d’entre elles, laquelle ?

Devil est la première production d’un label Night Chronicles, du nom de son producteur M. Night Shyamalan. Le réalisateur dont la carrière est sur le déclin est ici l’auteur des histoires originales, le scénario et la réalisation étant confiés à d’autres, Night Chronicles devrait former une trilogie de trois films différents. Devil est le premier et n’augure rien de bon pour les suivants (s'ils arrivent un jour). L’histoire de Devil est à priori intrigante avec un huis-clos où sont enfermées cinq personnes. Le problème est qu’il ne se passe pas grand-chose dans cet ascenseur où il y aurait le Diable, alors on nous distrait pendant ce temps avec des personnes à l’extérieur (des agents de sécurité devant un écran, des pompiers qui cassent un mur…) dont un policier qui essaye de nous faire chercher des indices. Le film aurait sans doute été plus convaincant dans un format de 52 minutes pour la télévision (comme un épisode du genre de La quatrième dimension) plutôt qu’au cinéma.

M. Night Shyamalan que l’on connaît pour distiller des signes avant un twist final ne se donne même plus cette peine : la relation de cause à effet qui relie certains personnages est expédiée (avec deux minutes au début et trois minutes à la fin) sans aucune subtilité. Devil est moins un film fantastique qu’une fable ésotérique sur la religion où confession et pardon riment avec punition ou rédemption. A l’image de l’ascenseur bloqué de son histoire, le film n’arrive pas à s’élever. Dommage.
 
Kristofy

 
 
 
 

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