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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Very Bad Trip 2 (The Hangover Part II)
USA / 2011
25.05.2011
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SECONDE TOURNÉE
«- Je ne veux pas croire que cela recommence. »
Deux ans après leurs délires trash à Las Vegas, la « meute » est de retour. Le succès surprise du premier opus n’aura donc pas dérogé à la règle made in USA avec la mise en chantier presque immédiate d’une suite. Pour narrer ces nouvelles aventures « tripesques » on ne change pas une équipe qui gagne. Todd Phillips reste derrière la caméra, tous les acteurs du premier opus devant. Le dépaysement ne se joue pas là ; il sera géographique. Et uniquement géographique…
L’idée n’est pas mauvaise sur le papier. Passer de la fun et bariolée Las Vegas à la moite et oppressante Bangkok pouvait servir de nouveau point d’encrage à la déraison des situations proposées. Mais qui dit changement de décor ne dit pas forcément changement de pitch. Et c’est bien là que le bât blesse. Car Very bad trip 2, sans être un mauvais film, est un copier/coller de l’original, avec quelques ajustements en sus pour faire illusion. Sans être catastrophique, on se dit que les scénaristes ne se sont pas casser le c… Pas de surprises on vous dit ! L’idée – la seule ? – est de reproduire les mêmes situations pour recommencer l’aventure d’un réveil comateux dans un lieu inconnu en présence d’un animal sauvage (du tigre on passe au singe) avec comme emmerde principale la perte d’un personnage clé. Bis repetita placent dans le texte.
On l’aura compris, il n’y a rien de bien nouveau sous la brume thaïlandaise. Enfin presque. L’unique surprise sera de se laisser porter par un pitch similaire, identique, jumeau, pour en faire un vecteur malin des délires d’une nuit oubliée mais reconstituée par nos protagonistes hébétés du lendemain. Si Phillips se la coule douce, il a néanmoins obtenu un budget bien plus enviable. Conséquence : nous avons le droit à une scène de course-poursuite tout droit sortit d’un épisode de Fast and Furious. Chercher l’erreur ! En dehors d’une linéarité sans rythme, quelques scènes font mouches et déclenchent même l’hilarité (la scène du bordel local avec la transsexuelle est à mourir de rire). Alan (Zach Galifianakis), le frère un peu asocial du marié du premier épisode (Doug, interprété par Justin Bartha), est toujours aussi drôle. Chow, l’asiatique mafieux de Very bad trip est lui aussi de l’aventure tout comme certaines références en lien direct avec l’épisode 1. Le pont (entre le 1 et le 2, of course) se matérialise par intermittence et arrive à créer un semblant de lien, insuffisant pour assurer une narration de qualité, mais suffisant tout de même pour nous sauver de l’arnaque cinématographique. La ruse de Phillips se déploie donc en mettant à l’aise des spectateurs heureux de se retrouver en présence de cette bande de pote partie pour un délire bis.
On se demande pourquoi le réalisateur n’a pas voulu insister sur le caractère original de son scénario de base. En effet, au lieu de reproduire en beaucoup plus mou la même situation (l’enterrement de vie de garçon d’un des gars qui vire au cauchemar), Todd Phillips aurait pu facilement changer d’angle d’attaque afin de nous surprendre davantage. Very bad trip 2 n’est pas un nanar, ni une suite honteuse qu’il faudrait zapper. Il s’agit juste du même film en moins bien. Un peu à l’image d’un Bradley Cooper en retrait, déjà ailleurs et presque certain qu’il n’y aura pas de VBT 3. Ce sera au public d’en juger. De toute façon avec un tel pitch (la meilleure trouvaille comique depuis belle lurette), il y a de quoi rebondir. Et ça, Hollywood, ce géant aux pieds d’argile, sait le faire mieux que quiconque.
geoffroy
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