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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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La Défense Lincoln (The Lincoln Lawyer)
USA / 2011
25.05.2011
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CAR WASH
Il y a quelque chose de pop et même de furieusement whamesque dans cette Défense Lincoln. Et pour cause : il s'agit de l'adaptation du « Lincoln Lawyer » de Michael Connelly, paru en 2006, digne hériter des John Grisham et autres Robert Ludlum. C'est sans doute en hommage à ces derniers que Matthew McConaughey a adapté son muscle saillant et sa mèche de surfeur huilé, au costume trois pièces d'un avocat déambulant tel un rupin dans sa Lincoln.
A première vue, le film pourrait laisser luxueusement de marbre, tant on s'attend à retrouver les codes surannés des films judiciaires, qui plus est étalés sur deux heures ! Et certes, on n'y échappe pas totalement. Mais Brad Furman, en routard finaud, ne nous abandonne pas totalement à nos délibérations. C'est le premier de ses films a être diffusé en France, et il a mis les petits plats dans les grands. Outre une bande-son extrêmement soignée (mmmm California Soul par Ashford & Simpson, un vrai bonheur) et une photographie adéquate, dégoulinante des suées de Los Angeles, on éprouve également un vrai plaisir à retrouver Ryan Philippe moins fade qu'à l'accoutumée. La faute à la maturité ? Il semble que les deux têtes d'affiches ait ici trouvé des compositions à leur hauteur.
Matthew McConaughey se risque à la laideur, la caméra filmant de près les défauts, les larmes, la rage. Magouilleur, hâbleur, son personnage finit par voir son manque d'hygiène morale déteindre sur sa plastique parfaite. Sa clientèle fidèle, coupables systématiques, fauchés et récidivistes, son petit train-train judiciaire vont brutalement voler en éclats avec l'irruption de Louis Roulet, l'innocent idéal. Il finit par se retrouver, au nom d'une des ces finasseries dont seule la justice américaine a le secret, dans une sorte de double bind infernal. Les scènes de confrontation entre les deux hommes, malheureusement trop rares, amènent leur interprétation à son apogée.
En second couteau, William H. Macy s'illustre encore une fois brillamment. On regrettera simplement quelques clichés un peu patauds, la Lincoln à chauffeur noir surgissant systématiquement sur fond de rap. De même le film lisse quelques aspects du Louis Roulet littéraire, ce qui peut constituer une déception. Mais c'est de bonne guerre : le film est en effet un pur produit de culture US, la star de country Trace Adkins interprétant le chef d'un gang de motards. L'essentiel est donc peut-être de se laisser aller sur la banquette confortable de cette Lincoln « Not guilty »
Mathilde
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