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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Rendez-vous avec un ange
France / 2010
01.06.2011
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TANATHOS THÉRAPIE
« - Si tu ne risques rien, jamais tu sauras.
- Quoi ?
- Ce qui est petit et ce qui est grand.»
Rendez-vous avec un ange est une œuvre sur la souffrance et le soulagement. A partir d’un sujet toujours aussi tabou, l’euthanasie, Yves Thomas et Sophie de Daruvar signent un film sensible, pas tout à fait aboutit, mais porté avec grâce par Isabelle Carré et Sergi Lopez.
La principale faiblesse du film est de ne pas s’être reposé sur un scénario solide, permettant un crescendo vers un final tragique mais apaisé. L’émotion n’est pas tout à fait au rendez-vous. Les séquences finales sont trop elliptiques, énigmatiques même, et donnent plus un sentiment de flottement que d’intensité.
Le film reste singulier dans la production actuelle : un couple discordant va se retrouver autour d’un projet de vie morbide. La mort comme réveil d’une vie. L’homme semble misogyne, égocentrique, absorbé par ses frustrations et sa passion. La femme perd pieds dès le départ, licenciée, cachant ses secrets, « libre de rien », soumise à un mari presque autoritaire, qui l’oublie.
Doucement, l’équilibre du couple va basculer. Elle va prendre davantage la lumière, illuminée par sa mission, qui donne un sens à une existence vide. La psychologie des personnages est fine. L’antipathique époux est ébranlé par ses découvertes. Le film ressemble à un vaudeville où le mari se croit trompé. Évidemment, il se trompe. Ce n’est pas un amant qu’elle cache mais un mensonge. Même principe. Ça le rend fou, jaloux, pervers. Il la suit comme on suit une présumée coupable. Elle s’habille même en pute de luxe dans les quartiers chics, ce qui créé une confusion dans les apparences. Ce qu’il découvrira le transformera. Il s’humanisera, s’adoucira.
Il y a quelques jolies scènes qui ponctuent cet Orphée à l’envers. Cette séquence où elle se fait sécher les cheveux avant de faire l’amour. Ces portes fermées ou entrouvertes dans ces immeubles cossus pour ne pas dévoiler l’acte diabolique qui s’y déroule. Carré sublime la mort en jouant les fées. Elle est enfin libre. Le cœur du couple.
Hélas, le scénario s’étire et n’apporte pas grand chose après avoir révélé ses secrets. Le final a de la difficulté à se mettre en place. La souffrance s’accumule. Elle absorbe toutes celles de ses « clients ». Invivable, forcément invivable.
Le film de son côté piétine, n’offrant plus aucun bouleversement. Il se précipite vers une fin interrogative, ouverte. Lopez aura tout juste eu le temps de se payer un crime pour sauver les crimes de sa femme. S’il n’y avait pas eu ce problème d’écriture et de montage, Rendez-vous avec un ange nous aurait sans doute transporté dans les limbes de la transgression et de la morale humaine. Il manque cependant une injection de dramaturgie pour que le film s’accomplisse dans sa phase terminale.
vincy
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