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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Insidious
USA / 2010
15 juin 2011
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BODY INACTIVITY
C'est peu dire qu'on attendait la nouvelle réalisation de James Wan (déjà réalisateur du premier Saw et du très flippant Dead silence) comme le Messie. Surtout quand son scénariste fétiche Leigh Whannell et lui-même annoncent avoir enfin réalisé le film de leur rêve. Résultat des courses : Insidious n'est pas parfait, mais reste un parfait moment de flippe. Attachez vos ceintures.
Prendre Saw comme maître étalon de l'esprit de James Wan n'est pas juste, lui-même déclarant à propos d'Insidious : « Je savais que je ne voulais pas faire un film gore, car je souhaitais prouver que j’étais capable de faire mieux que ça. » L'homme a bien compris que la vraie trouille, c'est l'allusion, l'ombre, le flou. Voilà pourquoi, après leur galop d'essai Dead silence (déjà très bon), il se consacre avec son pote d'enfance à réaliser un film moderne mais ancien, nouveau mais classique. Se replongeant dans les frissons d'antan, les deux compères ressuscitent leurs angoisses, et les nôtres par la même occasion. Insidious évoque énormément Poltergeist de Tobe Hooper, mais aussi plus récemment Les Autres, un chef d'oeuvre subliminal du divin Amenabar. On retrouve également quelques éléments épars d'autres films : le babyphone de Paranormal activity et le cheval à bascule de Paranormal activity 2, (Oren Peli son réalisateur étant crédité en producteur au générique). L'immission progressive du fantastique dans cette famille typique, déjà frappé par le malheur, attire à la fois la compassion et la peur. L'empathie est immédiate. On replonge constamment dans l'obsession du réalisateur pour les marionnettes (autrefois alter ego des méchants, cette fois-ci personnages à part entière) et pour les vieilles femmes voilées. Le personnage de Lorraine, jouée par Barbara Hershey (récemment vue dans Black Swan où elle joue déjà un personnage malsain) ainsi que celui de Elise Reiner (la voyante) est à ce sens très révélateur : toutes les personnes âgées du film sont plus proches de la mort mais aussi plus sensibles aux manifestations diaboliques.
Les petits côté par où le film pêche ? Probablement les défauts de ses qualités, le revers de la médaille : la volonté de compiler plusieurs films en un seul, ce qui rend la deuxième partie un peu plus bancale : tour à tour film de maison hantée, puis film de possession, puis conte horrifique enfantin, le film mélange également les scènes angoissantes (dès le début)et burlesques (l'invasion de la maison par les deux experts en projection astrale). Cependant, à aucun moment la tension ne retombe, et le film a le courage de creuser un sillon novateur dans un genre agonisant. Il vous promet de beaux frissons en attendant l'été.
Mathilde
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