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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Kung Fu Panda 2 (Kung Fu Panda: The Kaboom of Doom)
USA / 2011
15.06.2011
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GREAT (MEAT) BALLS OF FIRE
«La Chine sera à moi.»
Si le premier Kung-Fu Panda nous avait laissé un goût un peu trop sucré, tant le scénario, les gags et le caractère des protagonistes étaient prévisibles et édulcorés à la sauce hollywoodienne. On restait un peu sur notre faim, et laissions Dreamworks à ces animaleries façon Madagascar invitant un Shrek noir et blanc.
Deuxième opus (et la fin en appelle mécaniquement un troisième) et la sensation n’est plus la même. Certes, le scénario est tout aussi mince, mais visuellement le film est plus ambitieux. Les scènes d’action (nombreuses) parviennent à donner du rythme et du nerf ; mais le script de divise en trois histoires : le présent, classique, avec la bande de gentils qui doit affronter le tyran méchant ; à l’instar de Shrek (ce qui prouve le manque d’originalité), on nous embarque aussi dans les tréfonds de la mémoire de notre héros, qui appelle Freud en aide pour comprendre ses traumas, afin de nous raconter une autre histoire (passée) de génocide ; enfin on explore aussi l’enfance de l’ennemi pour expliquer tant de méchanceté. Dans les deux cas, le dessins est modifié, plus artistique, proche de l’animation traditionnelle européenne, presque allégorique et stylisée. A côté la débauche d’effets visuels et de 3D semble moins inspirée.
Pour le reste, on retrouve l’humour balourd et ado du Panda héros malgré lui. Le personnage vocalement interprété par Angelina Jolie, magnifique tigresse, prend davantage de place, de relief, de nuances, et séduit. L’intrigue, hélas, est trop simple, et s‘il n’y avait pas un twist final, on serait presque déçu par la faiblesse des enjeux. Les jolies séquences qui ponctuent le film, la musique qui tourne en dérision un enchaînement formaté, il y a tout pour rendre l’ensemble un poil décalé, divertissant, mais en restant sous contrôle.
A force d’être zen, de chercher son yin et son yang, KFP 2 oublie d’être réellement drôle à défaut d’être profond ou subversif. Avec ses inévitables clins d’œil au 7e art, le dessin animé ne se distingue pas dans la production DreamWorks et reste très en dessous des attentes par rapport aux films de Pixar ou au récent Rango. Mais là n’est sans doute pas l’objectif : avec cette histoire de contes chinois, le studio cherche plutôt à conquérir l’immense empire du milieu.
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