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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Chico & Rita
Espagne / 2010
06.07.2011
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BESAME, BESAME MUCHO
« -tu me plais davantage »
On s’est connus, on s’est reconnus,
On s’est perdus de vue, on s’est r’perdus d’vue
On s’est retrouvés, on s’est réchauffés,
Puis on s’est séparés.
Chico et Rita. L’histoire rime avec un certain classicisme des années 50, proche du conte de fées, mais dont le happy end n’est pas nécessairement si happy. Une chanteuse à la voix langoureuse rencontre un pianiste aux doigts magiques. Ils tombent amoureux. L’un part vivre son rêve en Amérique tandis que l’autre reste sur le bord du chemin et... Je laisse la suite en suspens même si le film ne repose pas vraiment sur son scenario somme toute assez simple et sans véritable surprise.
Ce qui porte principalement le film c’est la force de son graphisme et la bande son qui l’accompagne. Rythmée cette dernière nous chatouille les oreilles et nous donne une folle envie d’aller se trémousser. Les notes des grands de l’époque se font écho. Charlie Parker donne la réplique à Dizzy Gillespie qui lui-même côtoie Thelonious Monk ou encore Bebo Valdes (dont la vie a beaucoup inspiré Fernando Trueba pour réaliser ce film).
Mais très étrangement, malgré le jazz, le bebop et la rumba, le film s’essouffle rapidement et manque quelque peu de rythme. Coincé entre séparations et retrouvailles, il peine à trouver son envol.
Heureusement, le graphisme seul et l’ambiance merveilleusement retranscrite de l’époque réussissent à maintenir notre attention et à piquer notre curiosité.
Avec son graphisme aux traits proches de la bande dessinée, Javier Mariscal donne à Chico & Rita un aspect très stylisé dont, étonnamment, il ressort un grand réalisme dans lequel le spectateur se trouve transporter, entre la chaleur écrasante de La Havane et la rudesse de l’hiver new-yorkais. La palette jaune or de la capitale cubaine se confronte à celle des gris de la "big apple" tandis que la rumba effrenée de Cuba fait face au jazz langoureux des clubs new-yorkais. Le rêve prend naissance sous le soleil pour peu à peu s’effacer dans la neige de Central Park, preuve, s’il en faut, que le rêve américain est loin d’être une réalité.
Fernando Trueba et Javier Mariscal ont misé sur un graphisme fort et assez novateur ainsi que sur une bande son riche mais ils ont délaissé le scenario rendant le film quelque peu bancal. Le spectateur ressort avec un gout étrange de joie procurée par l’ambiance, les sons, mêlée à une petite lassitude face à cette histoire qui ne fait que se répéter. On aurait aimé un récit avec un peu plus de peps, à l’image des rythmes endiablés et sensuels de la musique et du dessin. Morgane
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