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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Les deux chevaux de Genghis Khan (Das Lied von den zwei Pferden)
/ 2009
13.07.2011
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CRIN-CRIN
"Dans toute la steppe, il n’y avait que deux motos. Et bien sûr il fallait qu’elles se rentrent dedans."
Tout au long du film, on se demande à quoi on a à faire. Docu fiction ? Reportage ultra scénarisé ? Byambasuren Davaa (L’histoire du chameau qui pleure, Le chien jaune de Mongolie) laisse dans une certaine mesure planer le doute, mais son film est bien trop exemplaire pour ne pas apparaître comme une reconstruction très écrite de la réalité. Exemplaire, dans le sens où le voyage initiatique de son héroïne, la chanteuse Urna, est calibré pour faire découvrir au spectateur la Mongolie et sa culture, passant par tous les passages obligés, de la ville occidentalisée à la yourte perdue au milieu des steppes.
C’est même là le principal défaut du film : chercher à tout prix à établir un catalogue des difficultés de la Mongolie extérieure. Tout y passe, de l’histoire récente du pays (divisé) à sa relative pauvreté, en passant par la sédentarisation, l’exploitation forcenée de la nature et la disparition des traditions et coutumes. On a beau être touché par le destin d’un peuple trop souvent meurtri, ça fait beaucoup pour un seul film. D’autant que le point de dé part de l’histoire (la recherche de cette vieille chanson oubliée) fait l’effet d’un prétexte certes habile, mais un peu mince. On aurait préféré soit plus de poésie (afin de rester dans l’évocation), soit un ton plus franchement documentaire (qui nomme les différents fléaux ayant bouleversé la Mongolie extérieure, dont le communisme).
Mais Byambasuren Davaa essaye de suivre sa propre voie, et se perd en route. Au lieu de provoquer empathie et émotion, la réalisatrice tient le spectateur à distance en se voulant trop didactique. Elle aligne artificiellement les anecdotes amusantes, les vues exotiques, les situations pittoresques… et finit par traiter le pays et son peuple comme un cas d’étude un peu figé. Bien sûr on peut être saisi par la culture et le passé de la Mongolie, mais cette civilisation à nos yeux mystérieuse méritait probablement mieux que ce traitement façon "connaissance du monde".
MpM
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