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LES LASCARS
«Toujours là quand il faut pas » c'est le sous-titre en trop, celui qui laisse présager le pire. On pensait « Europacorp », mais ô bonheur, cette comédie potache lorgne plutôt du côté des Lascars que de Taxi.
Certes nous n'échapperons pas à la dégoulinade de bons sentiments, aux contre-clichés (les ptits gars de banlieue, j'menfoutistes, râleurs, insolents, mais avec un coeur grand comme ça, et finalement chevaleresques ; la pauvre petite fille riche qui va s'éveiller au contact de la différence). Certes, certes. Passons, c'est un premier film, après tout. Le bonheur, comme la vérité, est ailleurs : ça vanne sec. Et même très très sec. Les plus âgés d'entre nous auront peut-être besoin d'un dictionnaire, s'ils ne veulent pas passer pour des charclo, des bouffons, voire des fonblards. Les jeunes acteurs (un noir combinard, un arabe raisonnable, un français obsédé, comme dans une blague belge), se démènent pour nous faire passer 1h27 de rigolade, et ça marche. Le film se caractérise par un mouvement de bascule : première collision entre les deux mondes quand les mythos se font passer pour des gardes du corps et traînent dans les hôtels chics ; deuxième collision quand la belle héritière s'enfuit en banlieue pour échapper aux méchants, les vrais, les caïds, armés jusqu'au dent.
Sans atteindre la qualité des films de John Landis, dont le réalisateur Denis Thybaud se réclame, la comédie parvient sans trop de peine à nous faire tâter l'humour de terrain, la blague de pavé, le calembour du bitume. Sans temps mort, on enchaîne un quiproquo, une course-poursuite... et une scène d'amour bien sûr, si invraisemblable qu'elle paraisse. Dommage car en serrant un peu plus la ligne scénaristique, Denis Thybaud pourrait éviter toutes ces scories, ces passages obligés et attendus qui finalement apportent peu à une intrigue rabâchée. Mais quand même, qu'est c' qu'on s'marre ! Pour les puristes, vous pourrez toujours vous repasser La Haine, sans garantie sur les zygomatiques cependant. Mathilde
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