Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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M. Popper et ses pingouins (Mr. Popper's Penguins)


USA / 2011

20.07.2011
 



HAPPY VITE

Le livre Bye Bye Bahia



« Il y a des choses qu’on ne peut pas manquer. »

Sage, gentiment rafraîchissant et pas désagréable à regarder, M. Popper et ses pingouins est à mi-chemin entre la comédie familiale et le conte de fées moderne, où tout serait irrémédiablement facile, optimiste et simple. Sans la moindre originalité, mais avec charme et efficacité, Mark Waters nous raconte une énième histoire de rédemption proprette où un adulte devenu trop cynique retrouvera son âme d’enfant grâce à une intervention extérieure. Cette fois, il s’agit de pingouins, qui ne sont pas pour rien dans la relative réussite du film. Un pingouin, c’est en effet plus original qu’un chat ou un poney, et cela donne surtout lieu à une foule de gags amusants, comme l’amour des animaux pour Charlie Chaplin, ou leur désir fou de voler.

Et puis, qui n’a jamais rêvé de transformer son appartement en patinoire, voire en banquise, pour s’y livrer avec délectation à une multitude d’excentricités mal vues par la société (incarnée tour à tour par le voisin, le directeur du zoo, et les actionnaires de la société) mais tellement jouissives ?! Car tout est là, au fond : M. Popper retrouve au contact des pingouins son envie et sa capacité à rêver, le film devenant alors pour le spectateur à la fois un catalyseur, un miroir et un objet de catharsis. A condition bien sûr d’aimer les pingouins, de fantasmer sur la glace et le givre, et de préférer l’Arctique aux plages de sable brûlant.

Mais même les amateurs de chaleur et de dromadaires peuvent se retrouver dans cette fable dénuée de méchanceté et de satire et à l’humour on ne peut plus sage (à l’exception des pingouins qui font des bruits incongrus, n’oublions pas que le public visé a moins de dix ans). Finalement, on est presque surpris de voir l’intrigue suivre un cheminement aussi prévisible en évitant un certain manichéisme. Popper passe assez facilement du promoteur blasé au grand romantique qui renoue avec sa jeunesse et ses rêves d’enfance, parce qu’il n’avait en réalité jamais cessé d’être ce petit garçon avide d’aventures. La preuve, c’est qu’il arrivait à ses fins professionnelles en utilisant les rêves des autres, comme pour les vivre par procuration.

Au final cela donne une morale convenue mais indiscutable, où il s’agit de préférer les rêves aux biens matériels, la réussite personnelle à la réussite professionnelle, ses idéaux à toutes les fortunes du monde, ce qui est toujours mieux que l’inverse. Evidemment, ce que risque de ne pas voir le jeune public, c’est qu’il est plus facile de suivre ses rêves et d’aller jusqu’au bout de ses idées quand on est déjà très riche et bien installé dans la vie comme c’est le cas de Popper, que lorsqu’on est pauvre et seul. Mais c’est peut-être l’occasion de leur apprendre la différence entre fiction et réalité.
 
MpM

 
 
 
 

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