La locataire bénéficie de la présence de l'actrice Hilary Swank pour sortir en salles ; sans elle, le film aurait eu beaucoup moins d'attrait et aurait juste nourrit les canaux de VOD. Il s'agit d'une énième histoire de femme seule dans un nouvel appartement , persécutée par son nouveau voisinage. Sans déplaisir, le film se laisse surtout voir avec un relatif détachement : décor improbable, personnages mal ébauchés, une tension sous perfusion… On y remarque dans un second rôle presque réduit à de la figuration le grand Chrisopher Lee venu jouer quelques lignes de dialogues en souvenir du bon vieux temps (La locataire est une production du studio Hammer qui avait connu son heure de gloire avec ses rôles de Dracula.

Le réalisateur Antti J. Jokinen exploite maladroitement les artifices les plus éculés (la femme qui se déshabille pour un aperçu de nudité, une fenêtre qui se ferme brusquement pour faire sursauter…) pour assurer un minimum syndical. Le scénario lui se déroule sans inventivité, en oubliant même d'entraîner le spectateur sur une possible fausse piste. Le seul à réussir sa partition est le compositeur John Ottman (Usual Suspect, Gothika…) : avec sa musique, il parvient à introduire un climat d'étrangeté qui suggère une ambiance de frissons.

Le film, malheureusement, ne réussit pas à être à la hauteur des classiques du genre (Sliver avec Sharon Stone) , J.F. partagerait appartement avec Bridget Fonda, Panic Room avec Jodie Foster, ni même de la version plus ado The Roommate avec Leighton Meester).
Heureusement Hilary Swank montre qu’elle a encore cette étincelle qui lui permet de porter seule un film même médiocre. Hélas, ça ne donne pas forcément envie de voir son prochain choix...
 
Kristofy