Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Bad Teacher


USA / 2011

27.07.2011
 



EN LOQUES MODE D’EMPLOI





« - On a été dans un restaurant éthiopien.
- Ils ont enfin une gastronomie. Comme quoi tout progresse…
»

Typiquement le genre de film dont peut dire que c’est un plaisir coupable. Pas que ce soit novateur, transcendant ou particulièrement cynique. Mais Bad Teacher secoue un peu le genre (les films avec profs héroïques qui sauvent une classe du naufrage éducatif et de la délinquance à laquelle les élèves sont promis). Fumer c’est mal ? Etre égoïste c’est mal ? Boire c’est mal ? Passer des films en classe plutôt que de faire cours c’est mal ? Mentir c’est mal ? Se faire payer par les parents d’élève c’est mal ? Tricher à l’examen national c’est mal ?

Dans cette comédie, ce sont pourtant les faits de gloire de l’héroïne. Car ne nous y trompons pas : avec Cameron Diaz dans le rôle (donc une star), blonde et belle (enfin ça peut se discuter), cette prof politiquement incorrecte est bien l’héroïne, surexploitée. Jusqu’au bout, elle s’en sortira. Seule concession à la morale ambiante, la chirurgie esthétique (c’est mal ?). Face à elle Lucy Punch, fabuleuse, mais rousse. Derrière son sourire et sa gentillesse typiquement américains se cache un monstre d’hypocrisie, d’ambition, de vacheries. La Desperate Housewive, entre Bible et traditions, n’est qu’un déguisement pour une garce de première, et, par conséquent, forcément perdante.
Ici, les convenances et les obligations sont moquées. L’empathie et la courtoisie sont source à grimaces. Diaz a beau avoir un personnage immoral, elle est franche et maligne.

Bad Teacher est une « gross comedy », avec obsession sur les nichons, blagues à base d’érections, scènes cocasses et grossières dans les urinoirs masculins… Mais c’est aussi un « bitch fight » entre deux styles de femmes. Les mecs sont largués : Jason Segel est un acharné sympathique mais un peu niais (comprendre sous exploité) ; et Justin Timberlake un impuissant bellâtre mais qui chante faux. Sa scène de cul avec Cameron Diaz vaut davantage qu’un jean’s 501, même taché après éjaculation.
Tout le monde se glisse avec délectation dans cette farce sans nuances. Diaz incarne magnifiquement un vampire, diva parmi les prolos. Quand les deux guimauves (Timberlake et Punch) s’extasient avec Mange Prie Aime.

Cette Amérique qui est ridiculisée fait un bien salvateur. Ce portrait d’une excentrique croise celui d’une communauté : le contraste entre les deux déclenche d’amusantes étincelles. En revanche, point de psychologie. Et le romantisme est terriblement cliché.
On est davantage séduit par le côté perfide de Serial Teacher (référence à Serial Mom de John Waters) ou l'ironie mordante de Prête à tout (référence au personnage arriviste du film de Gus Van Sant). De pièges en saloperies, le scénario déroule son implacable mécanique pour finir dans un happy end. Enfin, pas pour tout le monde : car dans cette histoire, l’éducation est réduite à néant. Les élèves sont victimes de névrosés mal payés et se concentrant sur leurs bagarres internes dignes de gamins de maternelles.
 
vincy

 
 
 
 

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