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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Troll Hunter (Trolljegeren)
Norvège / 2010
27.07.2011
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LE TRAC OU LA TRAQUE
Les contes fantastiques et autres légendes merveilleuses issus de la littérature ont toujours été une source d'inspiration pour le cinéma dans sa capacité à réinventer des imaginaires ancrés dans l'inconscient collectif. Comme son titre l’indique, Troll Hunter parle de Trolls. Mais sur le mode documentaire. Dès le premier plan le principe de réalité s’érige comme étant l’unique condition à la mise en représentation des dits trolls. Il faut comprendre par là qu’il s’agit d’un docu-fiction tourné en caméra subjective façon Paranormal Activity (2009), Cloverfield (2008) ou encore Le projet Blair Witch (1999). De ce point de vue, point de nouveauté. Le traitement est connu, assez malin lorsqu’il est bien fait, plutôt immersif mais très vite lassant s’il n’y a pas grand-chose à raconter.
Pour tout dire, Troll Hunter, d’André Ovredal, est avant tout une histoire « à prétexte ». De celui qui fascine, suscite beaucoup de curiosité et donc pas mal de crainte, tout en laissant planer un réel plaisir de cinéma. C’est selon. Mais c’est déjà pas mal. En tout cas la présence du film en compétition au dernier festival de Gérardmer était méritée. Même s’il ne parvient pas à relever le défi qu’il s’est posé : nous faire croire, par le biais d’une enquête menée par une bande d’étudiants norvégiens, de la présence de trolls dans les régions les plus reculées du pays. Et pourtant nous allons bouffer du troll. Des petits, des géants, avec trois têtes, aux gros tarins, dans des grottes ou encore sur un pont à fracasser des moutons. Constat réjouissant : ils sont réussis avec leurs gueules de nasique en images de synthèse.
Dès lors, difficile de se convaincre que personne ne puisse être au courant de l’existence de créatures aussi bruyantes, malodorantes et voraces.
Mais visiblement le cinéaste s’en moque. Il détourne cette invraisemblance scénaristique par un ton décalé, parodique, presque anodin, souvent facile. Et là il fait mouche. Ou illusion. De toute façon il s’amuse. Et nous avec grâce à deux ou trois scènes bien senties entre les étudiants et nos trolls des forêts. A ce titre signalons que le personnage du « chasseur de trolls » s’avère plutôt bien croqué. Et puis il nous en apprend un paquet sur ces créatures en réalité stupides, néfastes mais pas plus méchantes qu’un animal sauvage. En somme, il sauve le film de l’ennui, l’apport du procédé filmique n’arrivant pas à nous plonger dans un monde réel peuplé de trolls errant à la recherche de nourriture.
La curiosité initiale passée, les effets de caméra deviennent bien vite répétitifs au point de nous laisser sur le bas côté d’un conte fantastique moderne à la lisière entre la farce de circonstance et la série Z.
geoffroy
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