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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Mes meilleures amies (Bridesmaids)
USA / 2011
10.08.2011
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VERY GIRL TRIP
"Moi aussi, je me suis fait blanchir l’anus. Et tu sais quoi ? J’adore mon nouvel anus."
Une fois n’est pas coutume, Mes meilleures amies met en scène un personnage de super loser au féminin. Annie, anti-héroïne poissarde et maladroite, n’a rien à envier à ses équivalents mâles, certes plus fréquents au cinéma, mais certainement pas plus drôles. Au contraire, elle apporte un certain renouvellement au genre en exploitant la veine du "film de filles" et l’un de ses plus beaux spécimens, celui du film de mariage.
Sorte de pendant féminin à Very bad trip, Bridesmaid (son titre original) joue ainsi de tous les clichés propres à la comédie romantique : préparatifs de mariage, enterrement de vie de jeune fille, essayages… et les détourne à sa sauce. Cela donne quelques scènes de bravoure parfois trash, souvent en-dessous de la ceinture, qui n’hésitent pas à tourner en ridicule l’idéal romantique et rose bonbon des fiancées américaines. Les mœurs propres aux groupes de fille sont également bien observées, comme les crises d’hystérie collective, la jalousie délirante qui oppose les différentes amies de la mariée ou encore les conversations crues sur les préférences sexuelles masculines.
Paradoxalement, ce qui surprend, ce n’est pas la crudité des propos, mais plutôt la retenue que s’impose malgré tout le film, au-delà de ses apparences très libérées. Un peu à l’image de ses équivalents plus "masculins", Mes meilleures amies semble ne pas réussir à aller au bout de son désir de transgression. Comme s’il existait une frontière invisible entre les sujets dont on peut plaisanter (le sexe, les rituels romantiques) et ceux qui seraient intouchables (le mariage lui-même, l’amitié), frontière que les scénaristes se seraient efforcés de ne surtout pas dépasser. De ce fait, le film retombe régulièrement dans une intrigue plus convenue, dans laquelle le cheminement de l’héroïne ne diffère guère d’une comédie sentimentale classique. En jouant sur les deux tableaux, la production espère peut-être ratisser large et s’assurer malgré tout l’appréciation d’un public féminin plus fleur bleue, mais ce faisant, elle renonce à réaliser la grande comédie radicale grand public qui pousserait véritablement l’humour trash à son paroxysme.
mpm
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