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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Conan (Conan the Barbarian)
USA / 2011
17.08.2011
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BARBANT LE C… ?
« Je vis. J’aime. Je tue…Je suis satisfait ».
Ne croyez pas ceux qui défendront coûte que coûte le Conan de Nispel au prétexte qu’il s’agit d’une relecture fun et décomplexée du célèbre Cimmérien créé par Robert E. Howard. Malheureusement pour nous (et pour vous chers lecteurs), un mauvais film n’a jamais fait un bon film. Conséquence : Conan le barbare version 2011 relève de la faute de goût artistique, les partis pris des combats voulus violents et plutôt sanglants se retrouvent noyés dans un salmigondis visuel aussi brouillon qu’inopérant. Rythmé à mille à l’heure (c'est-à-dire sans temps mort), le film de Marcus Nispel (Massacre à la tronçonneuse, Pathfinder, Vendredi 13) passe à côté de son sujet, à savoir Conan lui-même. Aucune rédemption ne sera acceptée malgré la vision du réalisateur plus proche, en l’état, de l’adaptation des comics que de l’œuvre littéraire originelle. Soit un non sens aussi bien narratif, graphique qu’iconique.
Le cinéma n’est pas la cinquième roue du carrosse et doit pouvoir proposer, au-delà du simple divertissement 3D-ludique de trop nombreuses productions hollywoodiennes actuelles, sa propre légitimité artistique en réinterprétant des personnages aussi mythiques que le Conan d’Howard. Ce qu’avait parfaitement réussi John Milius en 1982 avec Arnold Schwarzenegger.
Il est donc vain d’essayer de réaliser la moindre comparaison entre les 2 films. Les recettes ne sont pas les mêmes ; le public cible totalement différent. Dans le film du réalisateur germanique point de gravité sur l’incroyable destin d’un enfant barbare amené à devenir roi de ses propres mains. Ses motivations ciné sont tout autre et surtout bien plus basiques. Il s’agit, le plus formellement possible, d’envoyer des scènes d’action du début à la fin, peu importe l’histoire qui les motive et la façon dont Conan va provoquer tout cela.
Si la vengeance tient toujours une place essentielle dans le cours du récit, elle n’est jamais ce point d’ancrage nécessaire à la détermination du bellâtre dans sa quête intérieure. De toute façon, il n’est pas question d’intériorité ; trop fastidieux pour l’entreprise spectacle dont l’inutilité de la 3D n’a d’égale que sa laideur. Ce que confirme une mise en scène approximative car détachée de son personnage principal, sorte de faire valoir bodybuildé sans véritable charisme. A ce titre, l’entame du film s’avère bien plus convaincante puisqu’elle place Conan dans un monde au chaos indescriptible, faisant du jeune barbare un être sans peur aussi implacable que la mort. La suite des évènements, malgré la violence de certaines scènes, nous laisse incrédule. Tout semble bâclé, à la limite du risible, proche de la caricature. A trop vouloir créer un patchwork d’héroic-fantasy décomplexée, Nispel en oublie de raconter une histoire cohérente à défaut d’être passionnante.
Son canevas e st simple et repose sur l’idée d’un enchainement sans phase de transition ni souci du raccord juste, de scènes plus ou moins réussis visuellement ou les épées s’entrechoquent, le sang jaillit à flot, les crânes et les os des ennemis se brisent, les méchants cabotinent, la magie noire est invoquée – quelques belles poitrines aussi –, et les invraisemblances avec. Certains trouverons cela suffisant ou en tout cas plutôt fun comme relecture. Sauf que, question ambiance, on repassera volontiers. Les deux ou trois plans iconiques proposés par le cinéaste ne suffisent pas à nous contenter, le personnage se retrouvant bien vite noyé dans une trame de série B, sorte d’ersatz inepte du Seigneur des anneaux. Le Cimmérien vaut mieux, possède une noirceur pas du tout exploitée, ainsi qu’une force brute bien plus létale que celle de ses passes d’armes de cape et d’épée.
Ce qui nous amène à Jason Momoa, nouvelle incarnation du personnage. Dans un tel contexte, l’acteur vu dans les séries le Trône de fer et Stargate : Atlantis ne démérite pas. Son physique rugueux au regard noir assez proche des illustrations d’un Frank Frazetta assure une once de crédibilité au film même s’il est difficile de passer après la performance de Schwarzenegger.
Malgré sa bonne volonté, le cinéaste n’a pas trouvé l’alchimie pour se réapproprier la figure héroïque qui donna ses lettres de noblesse à l’héroic-fantasy. Et de noblesse il en manque beaucoup pour faire de ces nouvelles aventures le maître étalon d’un cinéma de genre qui a décidément bien du mal à se redéfinir.
Geoffroy
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