Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 26

 
Gomez et Tavares


France / 2003

07.05.03
 



POULETS GRILLÉS





"- On m’appelle Harissa, parce que l’inspecteur Harry à coté de moi c’est une pédale. Quand je m’énerve, ça pique ."

Cette somptueuse réplique légère comme un kebab-frites reflète la quintessence même de Gomez et Tavares : l’humour gras et craignos de deux flics qui se prennent pour des caïds.
Titoff, humoriste au goût douteux (mais tous les goûts sont dans la nature), joue un flicaillon sans envergure et gouailleur, qui rêve d’être un héros et prend allégrement quelques menus pourcentages sur les recettes des ses interventions policières. Stomy Bugsy incarne, avec le regard expressif d’un poulpe (qui chanterait très bien), un flic parisien intègre et impassible qui cache en fait un vrai ripou. De ce duo incompatible aurait du naître des situations cocasses ponctuées de répliques cinglantes, comme cela fut le cas pour d’autres duos de cinéma comme Nick Nolte et Eddie Murphy (48 Heures) ou Mel Gibson et Danny Glover (L’arme fatale). Malheureusement, le couple Titoff/Stomby Bugsy, loin de nous faire rire, nous ferait plutôt piquer du nez.

Imaginez, Titoff en cowboy des calanques à la gâchette facile rythme chacune de ses phrases pas une expression délicate du type " enculé ", l’accent marseillais en prime. Pendant ce temps, son collègue tout droit arrivé de la capitale frime avec sa voiture de sport et sa maison luxueuse. Lui c’est pas un rigolo, et le film non plus d’ailleurs. Toutes les répliques censées faire mouche tombent à plat, à l’instar de celle lancée au début du film par une jeune fille à une racaille qui la drague: "R’as vu ta gueule, retourne pécher le merlan".
En fait le réalisateur à tout misé sur un public cible et ça se sent comme une sardine moisie au fond du port de Marseille. Gomez et Tavares s’adresse uniquement aux adolescents fans de rap et qui ont aimé Taxi.
Au rythme des explosions et courses poursuites auxquelles nous ont habitué Gérard Pirès et Gérard Krawczyk, on a droit à tous les ingrédients du film d’action macho. La strip-teaseuse en cavale, les flics voyous au grand coeur, les grosses bagnoles, le rap à fond la caisse et les chaînes en or sur chemise ouverte. Dès les 5 premières minutes du film des fourgonnettes de police sont nettoyées au bazooka après une cavalcade motorisée dans les règles de l’art sur les docks du vieux port. Cette abondance de clichés, le réalisateur la justifie par un désir de rendre hommage, pèle mêle, aux westerns, à la blaxploitation, aux séries des 70s et aux buddy-movies qui ont fait les beaux jours du cinéma américain des années 80. Et ce ne sont pas quelques airs de bon vieux funk et deux scènes en écran splité, censés rappeler Starsky et Hutch, qui vont nous faire oublier les faiblesses de ce film méga markété et ultra budgeté.
Première erreur : le scénario. D’ailleurs est-il bien la peine d’en parler tant il est inexistant. Les deux héros (zéros) essaient de coincer une taupe tout en protégeant la jolie fille et en touchant le magot. Quelques idées sont abandonnées en cour de route, quid du tatouage en forme de trèfle qui semble être la clef de tout en début de film ? Gomez et Tavarès fait aussi la part belle à de jolies incohérences. A la fin le gang des "gentils" avec à leur tête Carlos Gomez, attaque les "méchants" sur leur bateau. Pour ce faire ils arrivent masqués pour ne pas être repérés, à bord d’une embarcation portant une inscription énorme :"Gomez 1". Puisqu’on vous dit que ce film fait dans la finesse !
Enfin on n’évite pas la caricature. La cité phocéenne fait figure de paradis mafieux où pullulent les gros flingues et où les flics jouent les guignols. De quoi ravir l’office du tourisme de la ville (qui a pourtant du généreusement contribué au tournage) ! Bien évidemment Gomez et Tavares n’est pas un film réaliste et on ne sera pas étonné d’apprendre qu’aucun policier n’a été engagé comme consultant sur le film. Il faut le prendre comme il est, un divertissement pas franchement divertissant interdit aux plus de 15 ans.
Dans le genre, on préfèrera attendre le remake de la série culte Starsky et Hutch avec Ben Stiller et Owen Wilson dans le rôle des policiers à cols moumoutés et pull-overs fait main.
 
dominique

 
 
 
 

haut