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MONSTRUEUSE IDYLLE
"Je ne suis pas ta puce."
Il ne suffit que d’une petite maladresse pour que deux fioles de produits chimiques se retrouvent mélangées donnant ainsi naissance au monstre. Un Monstre à Paris nous transporte en plein Paris inondé par la crue en 1910. L’ambiance est là, que ce soit celle de Paris, celle du cabaret, ou encore celle du dessin.
C’est un premier long métrage animé français réussi pour Eric Bergeron. Cela n’est pas sans lien avec les talents de ces deux magnifiques chanteurs et interprètes, Vanessa Paradis et Mathieu Chedid (qui ont souvent collaboré sur scène et sur disques). Ce dernier a également participer à la composition des musiques du film. Il interprète le personnage de Francoeur, le monstre, ou plutôt la puce géante, triste et mélancolique, à la voix angélique. Quant à Vanessa Paradis, elle est envoûtante, même en animation, tant physiquement que vocalement. Ces deux voix s'accordent dans un réel délice pour les tympans. Les chansons (à texte) ne prennent pas une place fulgurante dans le film, justement bien dosées et laissant la place au déroulement du reste de l’histoire. Juste ce qu’il faut pour enivrer le public, le laissant ainsi ébahit, éblouit, médusé... par la mélodie. Un monstre à Paris se déroule sur fond de jazz manouche, créant ainsi une ambiance d’époque, sans tomber dans le classique cliché de l’accordéon. Cette singularité qui rappelle Les aristochats donne un peu de fraîcheur ne peut faire que du bien.
La Belle, Lucille, au fort caractère, chanteuse à l’Oiseau Rare, un cabaret de Montmartre, ouvrira son Sacré Coeur d’un amour fraternel à la Bête, dit le monstre, qu’elle prénommera Francoeur dont l’âme n’est rien de plus que celle d’un enfant, pure. Moulin Rouge mixé au Fantôme de l'Opéra, avec l'ombre de Cocteau et de La belle et la bête. C’est cette rencontre que raconte l’histoire, avec colère, peur, tristesse, joie, amour et humour. Un Monstre à Paris est fort en émotions et nous montre à plusieurs reprises que les apparences peuvent être trompeuses (sans pour autant nous faire la morale). Rien de transcendant, mais le plaisir est là.
Côté casting vocal on retrouve d'autres grandes voix comme Gad Elmaleh, François Cluzet, ou encore Ludivine Sagnier, pour des personnages plus délirants les uns que les autres. D’autre part, Vanessa Paradis prête aussi sa voix pour la version anglaise du film. Mathieu Chedid, lui, se voit substituer par Sean Lennon (fils de), avec qui il a déjà travaillé.
La 3D, elle, est, comme toujours, inutile. Bien qu’elle soit douce, on s’en passerait volontiers. Un effet de mode plus qu’une réelle évolution du cinéma d’animation. Peut être que cette technique manque simplement d’être exploitée correctement mais le doute persiste.
Adultes et enfants resteront émerveillés devant ce conte enchanté et magique, qui leur mettra musicalement la Puce à l’oreille. antoine
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