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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Real Steel
USA / 2011
19.10.2011
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EYES OF THE FATHER
A l’heure des grosses productions imagées à coup de pyrotechnie dispendieuse, façon Transformers, Real Steel se la joue modeste avec ses robots boxeurs pour le moins colorés. Le film, pas vraiment en mode anticipation, ne s’intéresse nullement à l’enfer d’un sport nouveau qui roule des mécaniques au point de laisser les humains en dehors du ring. La tentation de la surenchère a été évitée. Pas la naïveté d’une histoire de filiation entre un père absent, égoïste, looser et un fils qu’il n’a jamais connu. Le canevas s’affiche tout doucement en prenant la direction d’un conte pour enfants si chers aux deux producteurs exécutifs : Steven Spielberg et Robert Zemekis. L’esprit des années 80 n’est plus très loin, comme en témoigne l’univers de cette boxe new age bien fade instigatrice d’une relation nouvelle fragile, mise en danger constamment mais se renforçant jour après jour. La vérité des sentiments vaincra par l’entremise des poings d’acier des robots.
Shawn Lévy (La nuit au musée, Crazy Night, La panthère rose…) soigne sa mise en scène et prend son temps pour développer ex nihilo, et via un ton très premier degré, des liens entre un père inconnu (Hugh Jackman) et un fils délaissé (Dakota Goyo, très crédible). Peu importe, alors, que l’ascension sportive de cette équipe pour le moins improbable se fasse à la vitesse grand V. Les quelques ingrédients scénaristiques invoqués pour donner corps à l’histoire narrée font le reste : amour commun pour la boxe, découverte dans une décharge de pièces usagées du « bon » robot boxeur, technique pugilistique d’un père autrefois boxeur professionnel, débrouillardise du gamin… La suite n’est que littérature, l’enchaînement des évènements s’avérant convenu, presque couru d’avance. Sans dévoiler quoique ce soit, nous pouvons affirmer qu’il y aura des combats – certains seront gagnés et d’autres perdus – avec la promesse d’une confrontation contre le champion du monde toute catégorie, Zeus. Varié et plutôt réussi techniquement, le final reste poignant dans son dénouement, lorgnant clairement du côté de Rocky. La référence aurait pu être pire. Elle sera à l’image du film, assumé. Une première pour Shawn Lévy qui nous offre par la même occasion un film maîtrisé narrativement. A défaut d’être original et impétueux.
Si la morale est sauve, les bons sentiments ne surchargent pas inutilement le propos du cinéaste. De fait il entérine haut la main le principe d’identification pour gamins âgés de moins de 15 ans. Soit le cœur de cible d’un long-métrage gentillet, fédérateur, familial, nostalgique. Ce qui, pour un trentenaire comme moi, ravive les souvenirs pas si lointains d’un cinéma curieux toujours synonyme d’évasion. geoffroy
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