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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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True Legend (Su Qi-Er)
/ 2010
28.09.2011
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IVRE DE COMBATS ET DE PATRIE
Le nouveau film de Yuen Woo-Ping, quatorze ans après Tai Chi 2, confirme deux tendances lourdes du cinéma chinois : l'exaltation des héros nationaux, et la susceptibilité des adeptes du Kung Fu sur la notion d'honneur. Pas de blague, donc.
Le film est divisé en deux : la première partie évoque une Chine fantasmée et médiéval, où les héros s'affrontent en opposant le Kung Fu des 5 venins (le mal) et la technique de l'homme ivre (le Bien).
Le héros se nomme Su Qi-Er, qui est aussi le titre original du film. En exaltant le nom du maître de la technique de l'homme ivre, le film porte aux nues le pays tout entier, sa tradition millénaire et sans cesse renouvelée des arts martiaux, dans la lignée du Wong Fe Ong de Il était une fois en Chine et du Drunken Master (en 1978, déjà de Yen Woo-Ping).
La trame scénaristique n'est guère originale : gloire du héros, chute par la perte de son honneur, destruction de sa famille, semi-réhabilitation. Là où le film diffère, c'est par sa poésie de l'amour, sa sensualité dans le sacrifice (la sueur angélique de la femme tombant dans le plat cuisiné et le parfumant). On retrouve Michelle Yeoh dans un rôle réduit à portion congrue, celui de la guérisseuse chamane, ce qui permet au spectateur de s'extasier sur les montagnes chinoises, splendides et solides.
Le second intérêt réside dans l'irruption du fantasme par le biais d'une esthétique idéalisée mais un rien plastique. Su Qi-Er rêve-t-il de ses combats homériques, de son entraînement titanesque avec le Dieu du Wushu, et son compagnon l'homme ivre ? Celui-ci est-il une représentation de Li Tieguai, le premier Ba-Xian à atteindre l'Immortalité ?
Dans la deuxième partie, l'irruption du 20ème siècle permet de confronter la toute nouvelle technique de l'homme ivre au Monde entier, en prouvant la suprématie chinoise sur l'envahisseur blanc, fourbe et donc fatalement déshonoré. On retrouve avec plaisir le regretté David Carradine dans le rôle de l'homme à détester. mais comment haïr un homme mort pendant une séance de masturbation un peu masochiste?
Quoiqu'il en soit, les chorégraphies, extrêmement fournies et riches, sont à la hauteur de l'attente. On retrouve la pâte personnelle de Yuen Woo-Ping, qui a collaboré à Matrix. Le Lotus "Action Asia" reçu au Festival du Film Asiatique de Deauville 2011 est donc amplement mérité. Mathilde
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