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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Paranormal Activity 3
USA / 2011
19.10.2011
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La franchise Paranormal activity reprend du service, avec une suite sous cocaïne. Retour sur une saga plus que lucrative, pour le meilleur et le pire.
Paranormal activity, 1er coup de flip
En 2007, le réalisateur Oren Peli réalise un coup de maître : son film, cheap à l'extrême (13 500 dollars pour un tournage de 7 jours) parvient à chavirer les coeurs et à couper le souffle à l'Amérique. Entouré de mystère, saupoudré de buzz, le film sort en 2009 et empoche près de 200 millions de dollars de recette dans le monde entier. On serait "bankable" à moins. Voilà comment une banale histoire de possession démoniaque, tourné caméra à l'épaule chez soi, parvient à convaincre Spielberg et à assurer à son auteur un statut de pourvoyeur d'horreur.
Paranormal activity 2, sérieux coup de frein
Les choses commencent (déjà) à se gâter avec le deuxième opus. La réalisation est confiée à Tod Williams, tandis que Oren Peli collabore au scénario. Plus lent, plus poussif, le film coûte 2 750 000 dollars et remporte moins que le premier opus. On s'y ennuie parfois ferme en observant les pérégrinations du robot de piscine. Le scénario s'appuie sur la faiblesse des personnages secondaires (un chien, un bébé) pour accentuer l'effet perturbateur. Les scènes-choc s'accélèrent bien entendu vers la fin, où l'on apprend le lien entre les protagonistes du second opus par rapport au premier. Autant dire que pour ceux qui ne l'auront pas vu, c'est tout simplement incompréhensible et inutile.
Paranormal activity 3, brusque accélération
Quid du dernier opus, attendu par les fervents adorateurs du culte Paranormal ? Seront-ils déçus ? Oui et non. Confié aux quatre mains de Henry Joost et Ariel Schulman, le film aborde très peu l'histoire contemporaine des protagonistes des deux premiers PA, pour se concentrer sur l'enfance des fillettes Katie et Kristi. Voilà donc un honnête "prequel", dont l'un des intérêts le plus sympathiques est de renouer avec cette bonne vieille VHS. Il faut voir l'air béat de l'apprenti réalisateur quand il parvient à concevoir un système D conférant une rotation à la caméra. La peur est également au rendez-vous, tant le film a compris les leçons du précédent numéro et enchaîne les scènes d'angoisse. Trop peut-être ? Le problème réside surtout dans la malhonnêteté du procédé. Alternant silence profond et montée brutale du volume sonore, s'appuyant sur un montage saccadé et vicieux qui contraint le spectateur à sursauter, la réalisation n'emmène pas le spectateur où elle voudrait, mais le terrorise brutalement. On aurait aimé plus de subtilité. Cependant cela fonctionne. Dommage que la fin bascule dans une sorte de grand guignol étrange, où l'on ne sait trop à quel saint se vouer. Les ultimes rebondissements peinent à convaincre, et il sera bien difficile de donner un petit frère à ce dernier PA, en s'appuyant sur les seules explications finales. Pour l'instant les recettes s'annoncent très lucratives... à suivre. Mathilde
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