Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Le vilain petit canard (The Ugly Duckling)


/ 2010

02.11.2011
 



LE LANGAGE DES CYGNES





"Pourquoi ne veut-on pas de moi ?"

Garri Bardine s’inspire du conte de Hans Christian Andersen pour évoquer non sans humour la Russie actuelle, mais également tous les endroits où le repli sur soi et la peur de ce qui est différent sclérosent les peuples. Cette jolie parabole se moque des basse-cours où seules comptent les apparences ("Sous les plumes, nous sommes tous pareils" rappelle le réalisateur) mais livre aussi un message à la fois alarmiste (attention à ne pas se laisser séduire par la thèse du bouc émissaire responsable des maux de tous) et optimiste : si l’on est tous un "vilain petit canard" potentiel, on peut également devenir un magnifique cygne…

Pensé comme un hymne à la tolérance et à la fraternité, ce Vilain petit canard est ainsi facilement compréhensible pour le public le plus jeune, tout en proposant un niveau de lecture supplémentaire (et tout aussi captivant) à leurs aînés, parents ou grands-parents. Les choix artistiques du réalisateur (notamment l'animation manuelle des quelque 400 marionnettes qui apparaissent dans le film) et sa virtuosité technique donnent par ailleurs à l'histoire une force dramatique décuplée.

Si l'on peut émettre des réserves sur l'aspect "comédie musicale" de l'ensemble (surtout lorsque c'est le vilain petit canard qui chante… et nous casse un peu les oreilles), l'adéquation entre la musique de Tchaïkovski (le lac des cygnes) et la profonde mélancolie des situations crée une émotion intense. Par contraste, le chant quasi militaire des animaux de basse-cour permet d'alléger le récit en tournant en ridicule ces bons petits soldats du productivisme. C’est non seulement savoureux et drôle, mais également réalisé avec un savoir-faire exceptionnel qui donne au film une esthétique unique. L’animation image par image des différentes marionnettes a pris plus de six ans à son auteur, mais pour un résultat que pourrait envier une grande partie de la production animée actuelle. Ce serait un crime que de passer à côté de ce pur chef d’œuvre.
 
MpM

 
 
 
 

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