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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Hideaways
/ 2011
23.11.2011
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DEEP FOREST
Le quatrième long-métrage d'Agnès Merlet, délicat et cruel conte de fées, reprend les bons vieux codes avec un ton plus moderne et plus acide. Un film aussi doux qu'amer, aussi féérique que grinçant.
Est-ce parce qu'elle a été bercée par le cinéma expérimental ? Toujours est-il qu'Agnès Merlet est fascinée par l'ambigu et la féminité, qu'elle a déjà abordés dans Dorothy et Artemisia. Contrainte de s'exiler d'un marché français qui méprise le film de genre, elle livre avec Hideaways un conte plein de fraîcheur et de tragédie. C'est cette recherche de l'équilibre, entre la lumière et la noirceur, qui caractérise nombre de ses films, au premier plan Dorothy.
Dans Hideaways, on trouve la lumière d'un côté, avec le personnage de Mae, sylphide mourante mais rayonnante, qui puise dans la nature sa force vitale. Noirceur de l'autre, avec James, contraint à la solitude du fait de son sombre pouvoir, frappé par une malédiction familiale. Le film débute comme une légère comédie à l'anglaise, avant de virer franchement au drame.
Mélange d'Oliver Twist et de Petit Poucet, le film est un hommage aux structures habituelles des contes : certes la symbolique est évidente, très lisible (la forêt comme lieu de l'animalité, la force vitale féminine triomphant de la puissance destructrice masculine, l'eau comme élément de renaissance). Mais la façon de filmer révèle une approche plus essentielle, moins symbolique : le grain de l'image est granuleux, les corps sont filmés dans leurs imperfections... nous ne sommes pas que dans l'expression universelle, mais aussi dans l'histoire individuelle. Les scènes où James met à mort ses proches, bien involontairement, sont assez éprouvantes, et ne conviendront pas à un public jeune.
Par cet aspect, le film renoue avec une tradition orale réaliste, bien éloignée de notre lissage moderne de la vie. La réalisatrice a casté les jeunes acteurs avec un certain talent, Harry Treadaway (Fish Tank) et Rachel Hurd-Wood (Le Parfum) incarne parfaitement leurs personnages. On retrouve également Thomas Brodie-Sangster, vu dans Nanny McPhee. Quant à James Wilson II, l'interprète de James jeune, il en mettra plus d'un mal à l'aise avec son regard étrange.
On pourra certes déplorer une certaine facilité dans la résolution finale ; il n'empêche que le film satisfera tous les amateurs de contes gothiques ou modernes, les amateurs de clair-obscur, entre chien et loup.
Mathilde
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