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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Goya à Bordeaux (Goya en Burdeos)
Espagne / 1999
28.11.01
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CAPRICES
Il n'y a rien à dire sur ce film. Il est à voir. Si son sujet est sourd, Goya en Bordeaux nous rend muet d'admiration. Il s'agit d'une "revisitation" sublîme de la vie d'un artiste. Mais, malgré son thème, son genre, le film ne tombe jamais dans le classicisme ou la facilité qu'on subit dan sla plupart des oeuvres similaires.
En fait, Saura parvient parfaitement à fusionner plusieurs éléments disparâtes : un cinéma surréaliste et presque expérimental, un esthétisme visuel fantastique, une biographie de bruits et de fureur, un acteur central et dévorant la pellicule.
Car ça ressemble à tout sauf à un film historique ou une épopée romantique. Saura souhaite faire le lien entre la peinture et le cinéma, entre les oeuvres de Goya et ce qui l'inspirait. Pour cela, le réalisateur utilise des procédés géniaux où les toiles deviennent des voiles, où les gens apparaissent comme des fantômes, où les murs se transforment en glaces sans teint...
Il baigne aussi son film dans les lumières, les couleurs et les noirceurs de l'époque et des peintures du maître. Si bien que Goya apparaît comme un monstre sacré, envahissant, capricieux, caractériel et génial comme Rabal. Tout le film repose sur cette équation de la vie de l'homme et le travail de l'artiste.
Ce surréalisme flamboyant nous permet de revivre non pas une époque révolue et décadente, mais bien les tableaux magistraux ou intimes, avec leurs hallucinations cauchemardesques ou leurs désirs sanguins que Goya imaginait.
C'est sans doute l'un des films le plus fidèle à son sujet, sans jamais être linéaire ou illustratif. Il réinvente le parcours et les délires picturaux d'un homme dont le talent transcendait le temps. Goya est plus que jamais contemporain. Et le film de Saura en est le plus bel hommage qu'on puisse imaginer. vincy
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