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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Americano
France / 2011
30.11.2011
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LA FILLE DE TIJUANA
"- Vous écrivez toujours ?
- C'est plus long que je ne pensais...
- Ca parle de quoi ?
- C'est mon autobiographie."
Mathieu Demy avait anticipé la pression qui pèserait sur son premier long métrage en tant que réalisateur. Aussi a-t-il décidé de devancer les critiques en inscrivant Americano dans une filiation revendiquée avec l'oeuvre de ses parents. En plus des références qui parsèment le récit (le personnage de Lola, la musique de Georges Delerue...), on retrouve ainsi des extraits de Docu-menteur, un film signé Agnès Varda, dans laquelle lui-même apparaissait enfant. Une manière de boucler la boucle, qui donne à Americano une tonalité particulière, entre nostalgie et souvenirs d'enfance.
Le personnage de Martin devient ainsi un double de cinéma, qui remonte lui-aussi aux sources de son existence, et effectue un parcours initiatique désespéré pour se trouver lui-même. A défaut d'être originale, l'intrigue choisie par Mathieu Demy se nourrit d'ambiance, de sensations et de lieux, qui teintent Americano d'une saveur particulière. Dans sa première partie, le road movie fait preuve d'un certain charme, mi-ironique, mi-mélancolique.
Pourtant, plus l'histoire progresse, moins elle fonctionne. La troisième partie, située à Tijuana, n'échappe à aucun des pièges du genre, de la boîte de strip-tease glauque au gamin des rues serviable. Tout à coup, le scénario devient prévisible et banal, comme si l'on avait déjà vu cent fois l'histoire de cet homme paumé envoûté par une prostituée capiteuse. Trop d'allers et retours entre les personnages, trop de situations vidées de toute substance, et le spectateur ne voit plus que les ficelles. On a beau être reconnaissant à Mathieu Demy d'assumer la facette nombriliste de son film, ce n'est pas pour autant qu'on parvient à se passionner pour les états d'âme de son personnage.
MpM
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