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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Happy Feet 2
USA / 2011
07.12.2011
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MON PÈRE CE HÉROS (MANCHOT)
«- Crois moi, le malheur, ça ne sert à rien. »
Aucune surprise sur la glace : ça glisse tout seul. Happy Feet 2 n’est que la déclinaison filiale du premier opus. Même schéma (action, bons sentiments, comédie musicale), même canevas : un petit Empereur se sent différent des autres et cherche sa place (ou un sens à sa vie) au milieu du groupe. Tout comme le premier épisode, le message écologique refait surface (le réchauffement climatique, les marées noires et l’adaptation des espèces).
Aussi, on prendra le même plaisir, ou pas, avec cette suite, pas forcément utile, mais pas désagréable. Mêmes recettes, mêmes effets. Excepté que George Miller change de tonalité. De Janet Jackson à Bowie, de Gloria Estefan à Wham, Happy Feet 2 est davantage gay-friendly dans ses choix musicaux. Jusqu’à l’une des deux crevettes mâles (Matt Damon et Brad Pitt, excusez du peu) qui frôlent l’idée de former un couple et d’adopter.
Hormis cela, le scénario ne brille pas par son originalité : quelques nouveaux personnages, un message appelant à l’unité animale, la relation père / fils au cœur de l’histoire. C’est divertissant, très efficace même. Artistiquement, le film n’a rien à envier à ses rivaux… Les meutes de crevettes rougeoyant l’océan ou encore les éléphants de mer impressionnants sont réalistes.
Dans ce chaos total sous la mer comme sur la glace, Miller insère son ode à ceux qui se croient différents : les découvreurs, les singuliers, ceux qui refusent le destin tout tracé et les diktats collectifs. Chacun a le droit à son quart d’heure de gloire individuelle dans la chaine alimentaire. Mention spéciale à Sven, immigré charismatique qui déhanche avec son opéra rock. Etrangement, le héros, le fils de l’Empereur qui ne sait pas chanter mais sait faire des claquettes, est passablement perturbé psychologiquement. Vulnérable, influençable, il n’est pas particulièrement attachant. C’est sans doute ce paradoxe qui rend ce film familial un peu plus intéressant que la moyenne. Il y a une ambivalence fourbe dans chacun des nouveaux personnages, prêts à se déshonorer, mentir ou se fâcher avec les « gentils ».
Ce film, " n’est pas une victoire pour la défaite". Il a du rythme, procure du plaisir mais il manque de tension dramatique, d’un véritable méchant, d’une bipolarité plus accentuée. Malgré les aigles, on a l’impression d’être chez Casimir dans l’île aux enfants. On aurait sans doute aimé une œuvre dégageant plus d’ambition, se reposant moins sur ses icebergs. Mais les fans du premier apprécieront et les enfants se régaleront. Quant aux adultes, ils feront comme dans les mariages ou à Mamma Mia, ils taperont du pied à chaque morceau musical. Car la musique unifie les « peuples » (les moeurs et les morses), soulage les angoisses existentielles. Happy feet 2 est une version arc-en-ciel d’une tragédie écologique.
vincy
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