Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Les tribulations d'une caissière


France / 2011

14.12.2011
 



LA CAISSIERE QUI ENCAISSE





« No thing. No sun. No future. »

C’est une jolie fable avant tout. On connaissait les tribulations d’un chinois en Chine. Celles de la caissière se déroulent plus banalement dans une grande ville française ressemblant à toutes les autres, avec ses transports en commun, ses hypermarchés et leur immense parking, ses immeubles à côté des voies ferrées. Le fabuleux destin d’une caissière pourrait-on conclure après une heure et demi de romance, d’humour pince-sans-rire, de critique social gentillette. Ce n’est pas Au bonheur des dames. Mais la caissière-blogueuse n’a jamais la prétention de se prendre pour Zola.

Pourtant c’est bien dans son regard sur le calvaire professionnel que cette comédie aux airs de conte de fée est la plus percutante. Ça aurait pu être plus noir, plus acide. Mais les Tribulations de cette caissière c’est une Cendrillon (Déborah François qui épate dans ce personnage à la fois doux, lumineux et pas dupe) qui croise son prince charmant, un jeune comédien (Nicolas Giraud, une révélation). Caissière ce n’est pas une vocation. Comédien si. Ce contraste aurait pu être mieux exploité. Mais le scénario ne cherche jamais, hélas, à apporter une quelconque complexité. Cela reste une bluette aux couleurs pastels et aux tempéraments colorés. L’hypermarché ressemble à un décor de comédie musicale. Et même l’ombre menaçante (et froide) des médias qui planent au dessus de cette caissière qui blogue la nuit est assez binaire. Nous sommes dans une parabole, où le prince roule en Rolls, où le « petit chef » s’habille en marron triste (et se lisse cheveux et moustaches après avoir uriné, et sans s’être lavé les mains), où le patron des médias est un tyran abjecte. La grande surface s’appelle Parody, car le film s’en approche.

Mais ces Tribulations ne manquent pas de charme. Ni d’humour. La fantaisie est agréable, comme une sucrerie des fêtes. Les clochards sont des Rois mages. Judas trahit mais se fait pardonner. Musulmans et chrétiens célèbrent Noël ensemble. C’est un miracle. Jusqu’au happy end. Pas de promo, ni de soldes, ni même de cadeau bonus : c’est formaté du début à afin pour nous faire croire que les plus humbles ont le droit à une vie meilleure.
Sans un seul placement produit, Les tribulations d’une caissière parvient à vendre du bonheur à bas prix. Il y a bien sûr quelques pointes d’ironie, sans doute pas assez bien mises en scène pour que le ton décalé l’emporte sur la candeur de l’ensemble. On retiendra évidemment quelques citations drôles en voix off. On verra surtout les caissières sous un autre jour. Même si d’ici quelques années le contact humain sera remplacé par des machines automatiques…
 
vincy

 
 
 
 

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