Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Killing Fields (Texas Killing Fields)


USA / 2011

28.12.2011
 



NO COUNTRY FOR GOOD MEN

Le livre Bye Bye Bahia



«- Même les Indiens du 19e siècle y sont devenus cannibales. »

Les meurtres crapuleux dans des villes sordides, la télé en fait des scénarios à la chaine. Pour qu’un film de cinéma transcende ces histoires banales de meurtres abjects, il faut désormais un style singulier, une réalisation inspirée, des personnages peu formatés. Cela donne un film à la Coen ou un polar comme The Killer Inside me.
Killing Fields n’en est pas loin. Mais l’impression de déjà vu frustre un peu le spectateur. Comme dans les séries TV du genre (Les Experts et autres Esprits criminels), les crimes seront résolus. Le happy end, même au goût amer, est la norme hollywoodienne. Les trois policiers, si distants les uns envers les autres, semblent plus étrangers que complices. Jeffrey Dean Morgan paraît vouloir ressembler à Javier Bardem. Jessica Chastain copie Hilary Swank ou Frances McDormand. Sam Worthington fait le boulot, mais n’a rien de personnel à incarner. Les seconds rôles sont souvent caricaturaux. Seule la jeune Chloë Grace Moretz s'en sort avec les honneurs.

Pourtant Killing Fields est loin d’être médiocre. L’atmosphère de Texas City, Texas, hors de la civilisation urbaine, dans les marécages d’une Amérique précaire et paumée, exacerbe l’horreur quotidienne de voyous et de vicieux. Même les flics ne sont pas parfaits. Il leur faut bien un Dieu et un flingue pour s’en sortir. L’Amérique profonde avec deux policiers légèrement atypiques pour la protéger : l’un est catholique, l’autre traite son pape d’homophobe.
Là où le film gagne de l’intérêt ce n’est pas tant dans sa tension (intermittente), son suspens (bien tenu), mais dans le constat d’une justice qui échoue : manque de communication (mais pas de moyens), structures administratives complexes, nombre de cas non résolus… Dans ce royaume perdu des durs à cuire, les dépravés et autres dégénérés jouent les vedettes. Entre calvaire solitaire des hommes de Loi et carnages familiaux, le film montre une société en décomposition, où le remède a l’effet d’une aspirine sur un cancer. Les flics semblent définitivement impuissants : ce ne sont même pas eux qui font justice. Ils trouvent les coupables mais n’arrêtent ou ne tuent personne. C’est là que Killing Fields se distingue : au cœur de cette incompétence totale. Tout foire, du côté des méchants comme du côté des gentils. Il n’y a aucun héros. Il faudrait qu’il y ait des hommes viriles pour cela : mais comme le sous entend la gamine au début du film, les hommes bons sont raffinés ou potentiellement homos. Et les autres sont des animaux.
 
vincy

 
 
 
 

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