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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Les grandes bouches
France / 1999
24.02.99
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LES PIEDS "NIQUE-LES"
"- Moi, où je touche ma bille, c'est au roulage de pelles..."
L'idée majeure de ce film est d'aller franchement dans la comédie. Il est parsemé de références au cinéma des années 40. Bernie Bonvoisin nous présente un trio, une femme et deux hommes qui fonctionnent sur des données totalement différentes. Des petits malfrats en quête d'un gros coup.
Il y a Lamar, personnage le plus impliqué par rapport aux codes de ce milieu. Il a l'étoffe d'un caïd. Une espèce en voie de disparition. Car il fonctionne encore sur le respect de la parole donnée. Même s'il lui arrive de donner des coups de canif dans le contrat. Lamar, c'est une sorte d'acrobate par rapport à la vie. Il en rajoute beaucoup sur ses intentions. Il ne parle plus qu'il ne fait, mais il parle très bien de ce qu'il fait.
Zed, le plus barge des trois, est un chien fou. Un être libre, très égocentrique et sans aucun repère. Il a toujours un métro d'avance sur les événements. C'est le genre de type qui croit avoir la solution à tous les problèmes. Il fonce même avant de savoir s'il peut les résoudre. C'est une façon de fuir les réalités. C'est pour cela que Zed préfère s'envoyer des femme d'un certain âge...
Et puis il y a la splendide Esther, belle et "forte en gueule" elle aussi. Elle semble donc propre à l'extérieur, mais on se rend compte au fur et à mesure de l'histoire qu'elle est sale à l'intérieur. Elle a un rapport de fascination et de répulsion pour les gens de ce milieu. Son père était receleur, il faisait équipe avec le père de Lamar. Elle semble avoir besoin de tuer le père... C'est un personnage à double face, donc très complexe, merveilleusement bien interprété par Nadia Farès.
Il y a, en outre, dans cette histoire des scènes d'action tout à fait surprenantes, et d'autres vraiment inattendues. Quand, par exemple, le trio se lance dans des discussions à bâtons rompus sur le génie d'Orson Welles ou sur "l'art de tailler une pipe". C'est un plan séquence qui dure 5 mn 40. Une séquence mémorable.
On notera, par ailleurs, que le réalisateur a voulu donner des coups de griffes, notamment dans la séquence où le show bizz en prend un coup avec le discours de Patrick Bouchitey. Il lui fait dire qu'il "peut prendre n'importe quelle morue venue pour en faire un sujet d'érection nationale" !"
Le cinéaste a pris un certain plaisir à peaufiner les dialogues, à truffer les répliques de jeux de mots. Quant à la mise en scène, elle s'offre des libertés en tout genre. Au hasard d'une scène, on a droit à une parodie de western façon Rio Bravo, à un remake de Massacre à la tronçonneuse. Un vrai régal visuel.
Un film correctement filmé, une bande son impeccable, une lumière judicieusement placée, une mise en scène détonnante. Un film à voir. chris (titre : vincy)
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