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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 25 |
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The Descendants
USA / 2011
25.01.2012
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QUAND HAWAÏ RIME AVEC BATAILLE
«- - j’ai toujours été le parent de secours. »
Sa femme dans le coma, deux jeunes filles à éléver, un amant dans le placard… Matt doit désormais faire face à une toute autre vie. Alors, lorsqu’il entreprend ce voyage étrange (avec ses deux filles et un ami d’Alex) à la recherche de celui qui le fait cocu, il part avant tout à la recherche de lui-même et de cette nouvelle famille qu’il doit reconstruire.
Semaine de vacances sur fond de voyage initiatique, The Descendants a parfois des airs de Away we go ou bien encore de Little miss sunshine. Payne aime ces virées américaines (en camping car dans Mr Schmidt, dans les vignobles californiens dans Sideways). Une Amérique de carte postale, mais banale, sans exotisme ou glamour. Cette envie de partir pour mieux se retrouver et cette façon d’aborder les accrocs dramatiques de la vie en utilisant le pinceau de l’humour qui permet de tout surmonter, ou presque.
À la fois drôle et émouvant, le film est captivant. Le décor « idyllique » d’Hawaï tend à accentuer ce décalage et marie à merveille le drame et l’humour car, comme le dit Matt au début du film, « - mes amis s’imaginent qu’à Hawaï on vit au paradis ». Un paradis perdu, à l'image de l'Amérique. Gaché par la cupidité et le tourisme de masse, où les grands hôtels détruisent les plus beaux paysages. Car les apparences, du cadre de vie au sentiments hypocrites, sont trompeuses et la réalité est tout autre. A l'instar de ces costumes : pauvres et riches portent les mêmes vêtements, croyant, les uns et les autres, appartenir au même monde.
En parfait funambule, Alexander Payne maîtrise cet art du jonglage à merveille penchant tantôt vers le drame tantôt vers la comédie sans jamais tomber ni dans les clichés ni dans la surenchère, son mot d’ordre étant ici justesse. Certes Payne a abandonné la cruauté, le cynisme et l'ironie des ses trois précédents films. Mais il gagne aussi en subtilité quant aux comportements humains. Au fil de sa filmographie, le drame l'emporte sur la comédie.
Le film repose également sur les épaules de deux acteurs, George Clooney, "who else?", et Shailene Woodley qui interprète sa fille aînée, Alexandra.
George Clooney tient ici un de ses plus beaux rôles et excelle en père quelque peu maladroit et en mari jaloux après l’heure. Loin de son image de séducteur qu’il a dans la vie, en anti-héros, il fait preuve de beaucoup d’auto-dérision (sourires et sourcils sont calculés avec soin et précision pour mettre un peu de détachement dans ce chaos) et réussit la prouesse d’incarner parfaitement cet homme sensible, dépassé par les événements mais qui fait de son mieux pour ne pas perdre pied et pour recoller les morceaux qui peuvent encore s’assembler.
Quant à Shailene Woodley, dans son premier rôle sur grand écran, elle est une véritable révélation. Sensible et juste dans son rôle d’adolescente à fleur de peau, elle réussit à n’en faire jamais trop; la très belle, et difficile, scène de la piscine, est là pour le prouver.
The Descendants est une oeuvre douce et acide, amère parfois, qui questionne la famille, l’héritage laissé aux prochains, la reconstruction après un deuil etc. A l'image des autres films de Payne. Qu'est-ce que réussir sa vie? Nombreuses questions susceptibles de toucher tout un chacun. Mais là où The Descendants frappe juste c'est qu’il ne fait pas dans le registre didactique. Il évoque des éléments de réponses, des pistes, sans rien imposer. George Clooney en est le parfait fil conducteur dans son rôle d’homme, de père, qui avance à tâtons sans savoir exactement où tout cela le mènera. Et c’est bien cela qui fait la force de ce drame en apparence léger, cette honnêteté d’avouer que l’on n’a pas toujours réponse à tout… et que, finalement, c’est cela qui fait que la vie peut encore nous surprendre. Peut-être parce que le réalisateur signe une grande déclaration d'amour à ces misérables humains, et à ses grandioses comédiens.
morgane
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